Mardi 17 janvier 2023 à 16h05
Paris, 17 jan 2023 (AFP) — Navab Ebrahimi, chef cuisinier iranien connu pour ses vidéos sur la cuisine persane publiées sur Instagram, a été libéré près de deux semaines après son arrestation dans le contexte des manifestations qui secouent l'Iran, selon une organisation de défense des droits humains.
Le célèbre cuisinier avait été arrêté le 4 janvier et emmené à la prison d'Evin à Téhéran, avait alors indiqué l'ONG Human Rights Activists News Agency (HRANA), basée aux Etats-Unis.
Nik Yousefi, cinéaste et photographe iranien qui a lui-même été arrêté en octobre dans le cadre de la répression de la contestation, puis libéré, a écrit sur Twitter que Navab Ebrahimi avait été remis en liberté sous caution lundi. Il a publié une photo de M. Ebrahimi souriant avec sa compagne.
HRANA a elle aussi rapporté la libération sous caution de M. Ebrahimi, ajoutant que rien n'avait été dit à propos des accusations portées contre lui.
Au moins 14.000 personnes ont été arrêtées dans la foulée des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée peu après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.
Des journalistes, cinéastes, avocats et militants ont été arrêtés. Certains ont été libérés, comme l'actrice Taraneh Alidoosti, relâchée sous caution, tandis que d'autres personnalités sont toujours en prison.
Aucun motif n'a été fourni pour l'arrestation du chef, qui compte 2,7 millions d'abonnés sur Instagram où ses vidéos expliquent comment réussir facilement les plus savoureuses recettes de cuisine traditionnelle iranienne.
Selon les internautes, son arrestation coïncide avec la mise en ligne d'une recette de côtelettes le jour même où les autorités iraniennes commémoraient la mort il y a trois ans du général des Gardiens de la Révolution Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine en Irak.
Des Iraniens opposants au régime ont pris l'habitude de publier des images de côtelettes le jour anniversaire de la mort de cet important général iranien, une manière de faire allusion à la façon dont il a été tué par un drone américain.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.