Mardi 4 octobre 2022 à 15h37
Téhéran, 4 oct 2022 (AFP) — Le chanteur iranien Shervin Hajipour, arrêté après que sa chanson en faveur des manifestations contre la mort de Mahsa Amini est devenue virale, a été libéré mardi sous caution, a annoncé un procureur local.
L'Iran est le théâtre de manifestations depuis que Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.
Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des rassemblements qualifiés d'"émeutes" par les autorités, alors que des centaines d'autres ont été arrêtées.
"Shervin Haji Aghapour (dit Hajipour) a été libéré sous caution", a déclaré Mohammad Karimi, procureur de la province septentrionale de Mazandaran à l'agence officielle Irna, précisant qu'il continuait de faire l'objet d'une procédure judiciaire.
Des groupes de défense des droits humains hors d'Iran avaient signalé son arrestation la semaine dernière.
L'agence de presse ultra-conservatrice Tasnim a indiqué mardi que l'auteur-compositeur de 25 ans avait été arrêté "pour avoir manifesté son soutien aux émeutiers et sa solidarité avec les ennemis en publiant la chanson sur les réseaux sociaux sans en obtenir l'autorisation".
Hajipour est devenu célèbre avec sa chanson "Baraye" ("Pour"), dans laquelle il a rassemblé des tweets sur le mouvement de contestation.
La chanson est devenue virale sur les réseaux sociaux, avec des millions de vues en quelques jours, et a également fait son chemin dans les médias locaux.
Elle n'est actuellement plus disponible sur le compte Instagram du chanteur pop, qui compte plus de 1,7 million de followers.
Dimanche, l'agence Tasnim avait publié sa propre version du clip vidéo sur Telegram, en gardant la voix de Hajipour mais en changeant les images qui l'accompagnaient pour vanter les réalisations de la République islamique.
L'agence a déclaré que sa vidéo visait à montrer "des éléments plus fidèles à la réalité que ce qui est présenté sur le champ de bataille médiatique", en utilisant "des images plus significatives".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.