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Iran: libération sous caution d'un célèbre chanteur de pop


Mardi 17 octobre 2023 à 18h15

Téhéran, 17 oct 2023 (AFP) — Le chanteur de pop iranien Mehdi Yarrahi, détenu depuis fin août pour la diffusion d'une chanson contre l'obligation du port du voile, a été libéré mardi sous caution, a annoncé un média local.

La justice iranienne avait arrêté l'artiste de 41 ans sur "ordre du procureur de Téhéran" à la suite de la "diffusion d'une chanson illégale" contestant "les moeurs et coutumes de la société musulmane".

"M. Mehdi Yarrahi a été libéré il y a quelques minutes sous caution de la prison d'Evine" à Téhéran, a annoncé le quotidien Shargh sur son site.

Le chanteur avait sorti le morceau Rousarito ("ton foulard", en persan), à l'approche de l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini, jeune kurde iranienne décédée le 16 septembre 2022, après son arrestation par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

Des centaines de personnes parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité ont été tuées au cours des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des "émeutes" fomentées par les pays occidentaux.

M. Yarrahi avait diffusé la chanson et son clip de trois minutes en faveur du "voile facultatif", en le dédiant aux "courageuses femmes iraniennes" qui ont participé au mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini.

Il avait reçu le prix du meilleur chanteur de pop du festival de Fajr, le plus important événement musical du pays organisé par le gouvernement.

Son morceau Soroode Zan ("Hymne de la femme", en persan), sorti début octobre, était devenu un hymne pour les manifestants, notamment dans les universités.

Il a critiqué les autorités à plusieurs reprises dans ses concerts, notamment pour la discrimination à l'encontre des habitants de sa province natale du Khouzestan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.