Lundi 2 janvier 2023 à 17h30
Téhéran, 2 jan 2023 (AFP) — La justice iranienne a confirmé la peine de mort d'un homme impliqué dans les manifestations déclenchées dans le pays par le décès en détention d'une jeune femme, a annoncé lundi Mizan Online, l'agence du pouvoir judiciaire.
"La condamnation à mort de Mohammad Boroghani a été confirmée le 6 décembre par la Cour suprême", selon Mizan Online.
M. Boroghani était poursuivi pour "moharebeh" ("ennemi de Dieu" en persan), une accusation passible de la peine capitale, et son procès s'était ouvert le 29 octobre.
Selon Mizan Online, il avait "blessé avec un couteau un garde de sécurité dans l'intention de le tuer", "semé la terreur au sein des citoyens", et "incendié le siège du gouvernorat de la ville de Pakdasht" située au sud-est de Téhéran.
La peine de mort d'un deuxième accusé, Mohammad Ghobadlou, avait été confirmée le 24 décembre. Ces deux accusés ne disposent donc plus d'aucun recours et peuvent être exécutés à tout moment.
La justice a annoncé avoir condamné 11 personnes à la peine capitale pour leur rôle dans les manifestations. Des militants pensent que ce chiffre est plus élevé.
Deux de ces condamnés ont déjà été pendus, jugés coupables d'avoir tué ou blessé des membres des forces de sécurité ou des paramilitaires.
Trois autres, dont un rappeur kurde, vont être rejugés sur décision de la Cour suprême.
Les décisions concernant l'appel introduit par quatre autres condamnés n'ont pas encore été rendues publiques.
Les protestations ont éclaté après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans décédée à la suite de son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique imposant notamment le port du voile pour les femmes.
Les autorités, qui dénoncent des "émeutes" orchestrées par des pays étrangers et des groupes d'opposition, ont arrêté des milliers de personnes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.