Dimanche 11 août 2024 à 18h21
Téhéran, 11 août 2024 (AFP) — La justice iranienne a réduit les peines de deux journalistes arrêtées après avoir couvert la mort de Mahsa Amini en 2022, à l'origine d'une vague de manifestations en Iran, ont annoncé leurs avocats dimanche.
Elaheh Mohammadi, 37 ans, et Niloufar Hamedi, 31 ans, ont été acquittées par deux cours d'appel de Téhéran de l'accusation de collaboration avec les Etats-Unis, ont précisé leurs avocats aux quotidiens Shargh et Ham Mihan.
Elles sont en liberté sous caution après avoir passé plus d'un an en prison.
Les deux journalistes avaient été emprisonnées en septembre 2022, quelques jours après avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini, accusée d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. Ce décès avait été le point de départ d'un vaste mouvement de protestation dans le pays.
A l'origine, Mme Mohammadi, reporter de Ham Mihan, avait été condamnée en 2023 à une peine de six ans de prison pour collaboration avec les Etats-Unis, cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre l'Iran.
Mme Hamedi, photographe du journal Shargh, avait elle été condamnée à sept ans d'emprisonnement pour coopération avec les Etats-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre l'Iran.
En janvier, le pouvoir judiciaire a engagé de nouvelles poursuites contre les deux femmes pour avoir posé pour des photos sans voile, obligatoire en Iran, peu après leur libération le même mois.
Leurs avocats ont déclaré que les peines ne portant pas sur la collaboration avec les Etats-Unis avaient été confirmées par la cour d'appel, et qu'elles seraient purgées simultanément.
Mais ils ont dit espérer que les journalistes bénéficient d'une amnistie annoncée l'an dernier par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
"Vu que les deux autres accusations remplissent toutes les conditions de la directive d'amnistie, nous espérons qu'Elaheh Mohammadi sera graciée et que cette affaire sera close par la délivrance d'un ordre de suspension de l'exécution", a déclaré son avocat Shahab Mirlohi.
Les conseils de Mme Hamedi ont fait une déclaration similaire.
Plusieurs centaines de personnes, incluant des membres de forces de l'ordre, ont été tuées durant le mouvement de protestation déclenché par la mort de Mahsa Amini. Des milliers d'autres ont été arrêtées pour avoir participé aux manifestations décrites par les autorités comme des "émeutes" orchestrées par les pays occidentaux.
Neuf personnes ont été pendues en lien avec ces évènements.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.