Dimanche 22 janvier 2023 à 03h02
Paris, 22 jan 2023 (AFP) — Les principaux événements depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des moeurs, qui a déclenché d'innombrables manifestations, entraînant une sévère répression du régime iranien.
Selon un dernier bilan fourni fin décembre par l'Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo, au moins 481 personnes ont été tuées par les forces de sécurité. Environ 14.000 personnes ont été arrêtées, d'après l'ONU. Quatre personnes ont été exécutées en lien aux manifestations.
- Morte à cause du voile -
Le 16 septembre, Mahsa Amini, 22 ans, décède à l'hôpital après un coma. Elle avait été arrêtée trois jours auparavant par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant notamment aux femmes le port du voile en public.
- Manifestations -
Mahsa Amini est inhumée le lendemain dans sa ville natale de Saghez (province du Kurdistan). Une manifestation est dispersée à coups de gaz lacrymogènes.
De nombreuses personnalités expriment leur colère sur les réseaux sociaux. Un parlementaire iranien, dans une prise de position inhabituelle, critique la police des moeurs.
Les manifestations s'étendent à une quinzaine de villes. Des images sur les réseaux sociaux montrent des femmes mettant le feu à leur foulard.
- Instagram et WhatsApp bloqués -
Le 22 septembre, les autorités bloquent Instagram et WhatsApp, les applications les plus utilisées en Iran.
Les Etats-Unis annoncent des sanctions économiques visant la police des moeurs et plusieurs responsables de la sécurité, suivis par le Canada, le Royaume-Uni et l'Union européenne. D'autres sanctions suivront.
- Contre-manifestations -
A l'appel des autorités, des milliers de personnes défilent le 23 septembre, défendant le port du voile.
Le président Ebrahim Raïssi appelle le lendemain les forces de l'ordre à agir "fermement" contre les manifestants.
Le 28 septembre, la famille de Mahsa Amini porte plainte contre les "auteurs de son arrestation".
- Khamenei accuse l'Amérique -
De violents incidents éclatent le 2 octobre à Téhéran entre étudiants et forces de sécurité dans l'université de technologie Sharif.
La semaine suivante, des adolescentes manifestent en retirant leur voile et en criant des slogans hostiles au régime.
Le guide suprême Ali Khamenei accuse les Etats-Unis, Israël et leurs "agents" d'avoir fomenté la contestation.
- Grèves -
Le 10 octobre, la contestation s'étend au secteur pétrolier, avec des grèves et des rassemblements dans plusieurs villes.
Des avocats rejoignent le mouvement, reprenant le slogan des manifestants "Femme, vie, liberté !", à Téhéran, tout comme des commerçants, ouvriers, étudiants et enseignants.
- Répression à la fin du deuil -
Le 26 octobre, les forces de sécurité ouvrent le feu, selon l'ONG Hengaw basée en Norvège, sur des manifestants rassemblés dans la ville d'origine de Mahsa Amini, où des milliers de personnes avaient assisté à une cérémonie d'hommage à la fin du deuil traditionnel de 40 jours.
- 18 condamnations à mort -
Le 8 décembre, l'Iran exécute un homme accusé d'avoir blessé un paramilitaire lors des troubles. Une deuxième exécution survient le 12 décembre, puis deux autres le 7 janvier 2023.
En date du 10 janvier 2023, le régime a condamné au total 18 personnes à la peine capitale en lien avec la contestation, selon un décompte établi par l'AFP à partir d'annonces officielles.
- Non port du voile: retour aux sanctions -
Le 10 janvier, la justice iranienne annonce qu'elle veut faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation du port du voile.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.