Mardi 20 septembre 2022 à 11h06
Téhéran, 20 sept 2022 (AFP) — Un parlementaire iranien, dans une prise de position inhabituelle, a critiqué la "police des moeurs" dont les actions sont controversées au lendemain de manifestations dans plusieurs villes contre la mort d'une jeune femme qui avait été arrêtée puis détenue par cette unité.
"Gasht-e Ershad (patrouille d'orientation) n'obtient aucun résultat, sauf causer des dommages au pays", a déclaré le député Jalal Rashidi Koochi à l'agence de presse ISNA.
"Le principal problème, c'est que certaines personnes ne veulent pas voir la vérité", a-t-il regretté.
"Est-ce que les gens qui sont conduits par cette police d'orientation à ces séances d'explications reprennent conscience et se repentent quand ils en sortent?", a interrogé le député.
Ces propos ont été tenus au lendemain du déclenchement de manifestations en Iran à la suite du décès de Mahsa Amini, 22 ans, vendredi dans un hôpital après, trois jours de coma. Son arrestation par la police des moeurs est survenue lors d'une visite qu'elle effectuait dans la capitale le 13 septembre.
Des manifestants à Téhéran ont été arrêtés lundi et dispersés par "la police à l'aide de matraques et de gaz lacrymogènes", selon l'agence de presse Fars.
"Plusieurs centaines de personnes ont scandé des slogans contre les autorités, certaines d'entre elles ont enlevé leur hijab (couvre-chef féminin obligatoire)", a ajouté Fars.
Dans un message sur Twitter, le gouverneur de Téhéran, Mohsen Mansouri, a estimé mardi que les rassemblements de Téhéran étaient "organisés avec l'objectif de créer des troubles".
"Brûler le drapeau, verser du diesel sur les routes, jeter des pierres, attaquer la police, mettre le feu à des motos et des poubelles, détruire des biens publics, etc., ne sont pas l'affaire de gens ordinaires", a-t-il déclaré.
L'agence de presse d'État IRNA a rapporté des manifestations dans d'autres provinces du pays, comme la province natale de la femme décédée, le Kurdistan à l'ouest, Gilan au nord, Razavi Khorasan au nord-est et Yazd au centre.
La mort d'Amini a ravivé les appels à freiner l'action de la police des moeurs, qui contrait les femmes à appliquer un code vestimentaire strict, notamment de se couvrir les cheveux avec un foulard.
pdm/sk/bfi
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.