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Iran: un homme exécuté pour le meurtre d'un militaire lors des manifestations de 2022 (justice)


Mardi 6 août 2024 à 21h30

Téhéran, 6 août 2024 (AFP) — Un homme a été exécuté mardi en Iran après avoir été condamné à mort pour le meurtre d'un militaire lors du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini en 2022, a annoncé l'organe de presse du pouvoir judiciaire.

"Gholamreza Rassaï a été exécuté ce matin (mardi) dans la prison de Kermanshah", dans l'ouest de l'Iran, pour "avoir poignardé à mort un colonel des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique du pays, NDLR) lors des manifestations illégales en novembre 2022", a indiqué Mizan Online.

Le 27 novembre 2022, l'agence de presse Tasnim avait rapporté la mort du colonel, présenté comme "le responsable des renseignements du comté de Sahneh", dans la province de Kermanshah.

Région à majorité kurde, Kermanshah était à l'époque l'un des épicentres du mouvement de contestation, déclenché par la mort en détention en septembre de Mahsa Amini, une jeune femme kurde arrêtée pour non-respect du strict code vestimentaire en vigueur en Iran.

Gholamreza Rezaï a été condamné à mort en octobre 2023 par le tribunal pénal de Kermanshah conformément à la loi du talion, utilisée en Iran dans les affaires de meurtre et liée à la volonté de la famille de la victime de voir appliquer la peine capitale, a précisé Mizan Online.

L'Union européenne a condamné mardi soir son exécution par la voix d'un porte-parole du chef de sa diplomatie Josep Borrell.

"L'UE condamne dans les termes les plus fermes le recours à la peine capitale en réponse aux dissidences internes", a écrit ce porte-parole dans un communiqué.

"Il est également impératif que les autorités iraniennes respectent le droit des accusés à une procédure régulière", a-t-il ajouté, rappelant que l'UE était fermement opposée au recours à la peine capitale "en toutes circonstances".

Dix hommes ont jusqu'à présent été pendus après avoir été condamnés en lien avec le mouvement de contestation après la mort de Mahsa Amini.

Plusieurs centaines de personnes, y compris des membres de forces de sécurité, ont été tuées et des milliers arrêtées lors de ce mouvement décrit par les autorités comme des "émeutes" orchestrées par les pays occidentaux.

Mardi, une cour d'appel a réduit de moitié la peine de trois ans de prison infligée au chanteur populaire Shervin Hajipour, dont le morceau "Baraye" était devenu l'hymne de la contestation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.