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Istanbul: nouveaux rassemblements jeudi après le remplacement d'un élu accusé de "terrorisme"


Jeudi 31 octobre 2024 à 10h11

Istanbul, 31 oct 2024 (AFP) — Deux partis turcs de l'opposition ont appelé à manifester jeudi à Istanbul après l'arrestation et le remplacement d'un élu d'arrondissement accusé d'appartenance au PKK.

Le CHP (Parti républicain du peuple, centre gauche) et le DEM (le Parti de l'égalité des peuples et de la démocratie, pro-kurde) respectivement deuxième et troisième forces au Parlement turc ont donné rendez-vous à leur partisans devant la municipalité d'Esenyurt, dont le maire CHP (social-démocrate) a été arrêté mercredi.

D'importantes forces de police ont été déployées tout autour de la municipalité dès jeudi matin, selon les images des télévisions.

Le DEM a aussi appelé à manifester à travers la Turquie contre "la confiscation de la volonté du peuple".

Esenyurt est le district le plus peuplé de la mégapole d'Istanbul avec 978.000 habitants.

Son maire, Ahmet Özer, est accusé d'être "membre de l'organisation terroriste armée PKK", le Parti des Travailleurs du Kurdistan, a précisé un communiqué du ministère turc de l'Intérieur.

Le ministère a confirmé que M. Özer a également été "temporairement destitué" et remplacé par un adjoint au gouverneur d'Istanbul en tant que maire de substitution.

L'élu incriminé, le Pr Ahmet Özer, est un universitaire reconnu, élu lors des municipales du 31 mars marquées par une large victoire de l'opposition dans de nombreuses grandes villes, dont Istanbul.

Son arrestation intervient alors que le président Recep Tayyip Erdogan a confirmé, mercredi, sa volonté de "tendre la main aux frères kurdes", laissant entrevoir la possibilité d'une libération anticipée du chef historique du PKK.

Abdullah Öcalan, condamné à vie, est détenu à l'isolement sur une île au large d'Istanbul depuis 1999.

Le PKK a revendiqué l'attentat qui a fait cinq morts et 22 blessés le 23 octobre contre le siège des industries de défense à Ankara.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.