Jeudi 3 août 2023 à 16h42
Erbil (Irak), 3 août 2023 (AFP) — La région autonome du Kurdistan d'Irak a annoncé jeudi que les élections au Parlement régional auraient finalement lieu le 25 février prochain, après un report de près d'un an et demi dû aux querelles entre les deux principaux partis kurdes.
Les élections pour renouveler les 111 sièges du Parlement auraient dû avoir lieu en octobre 2022, mais les contentieux entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) avaient poussé l'Assemblée à proroger son mandat d'un an. Les deux partis s'affrontaient notamment sur le découpage des circonscriptions électorales.
Le gouvernement régional avait alors fixé le 18 novembre comme nouvelle date.
Mais la Commission électorale irakienne a ensuite réclamé un nouveau report, arguant de la trop grande proximité avec les élections provinciales prévues dans le reste de l'Irak le 18 décembre.
Les élections régionales dans la région autonome auront donc lieu le 25 février 2024, a annoncé Dilshad Chihab, porte-parole du président du Kurdistan d'Irak Nechirvan Barzani lors d'une allocution à la télévision.
"Cette date a été fixée en accord et après consultation avec les partis politiques de la région du Kurdistan", a-t-il ajouté.
La date du scrutin était très attendue, car en mai dernier la Cour suprême d'Irak avait jugé "inconstitutionnelle" la prorogation d'un an du mandat du Parlement régional, considérant comme "nulle" la totalité des décisions votées par les députés depuis l'automne 2022.
Le Kurdistan irakien est dominé par les deux frères ennemis du PDK et de l'UPK. Le PDK domine à Erbil, la capitale régionale, et ses membres sont à la tête de la présidence de région et du gouvernement régional kurde. Et depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, tous les présidents irakiens sont issus de l'UPK.
Dans le Parlement actuel, le PDK est le parti le plus important avec 45 sièges, suivi de l'UPK avec 21 sièges.
Le Kurdistan d'Irak se présente comme une oasis de stabilité, mais militants et opposition y dénoncent, entre autres maux, la corruption et des arrestations arbitraires.
Au niveau national, le Kurdistan d'Irak et le gouvernement de Bagdad s'affrontent sur la part du budget fédéral allouée à Erbil, ainsi que sur la gestion des exportations de pétrole.
La région n'échappe pas aux soubresauts géopolitiques. La Turquie voisine mène régulièrement des raids militaires contre les combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) implantés au Kurdistan d'Irak et qu'Ankara et ses alliés considèrent comme "terroristes".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.