Mardi 25 juin 2024 à 17h25
Souleimaniyeh (Irak), 25 juin 2024 (AFP) — Le Kurdistan d'Irak a annoncé mardi l'arrestation de quatre passeurs soupçonnés de "trafic d'êtres humains" pour leur implication dans le naufrage d'un voilier au large des côtes italiennes, un drame ayant fait une trentaine de morts et des dizaines de disparus.
Plus de 60 personnes étaient portées disparues après le naufrage du voilier au large de la Calabre à la mi-juin, tandis que 11 personnes ont été secourues. Selon des ONG et des témoignages des proches de victimes, l'embarcation transportait une majorité de Kurdes venus d'Irak et d'Iran, mais aussi des familles afghanes.
En lien avec cette affaire, "quatre personnes considérées comme des pontes du trafic d'êtres humains ont été arrêtées", ont annoncé mardi dans un communiqué, les Assayech, forces de sécurité du Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak.
Le texte donne uniquement les initiales des quatre passeurs, "soupçonnés d'être impliqués dans le voyage, de manière illégale, d'habitants de la région du Kurdistan vers les côtes italiennes, ce qui a conduit au naufrage de leur yacht".
Les quatre hommes ont été arrêtés dans la province de Souleimaniyeh, deuxième ville de la région autonome, a indiqué à l'AFP un responsable de sécurité s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Au moins 34 personnes ont péri dans le naufrage, selon le dernier bilan fourni par les gardes-côtes italiens, poursuivant les recherches pour retrouver les disparus qui se trouvaient à bord du bateau, parti de Turquie.
Selon l'Organisation internationale de l'ONU pour les migrations (OIM), quelque 3.155 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée l'année dernière et plus de 1.000 personnes sont mortes ou portées disparues depuis le début de l'année.
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus meurtrière au monde et représente 80% des morts et disparus en Méditerranée. De nombreux migrants partent de Tunisie ou de Libye en bateau pour l'Europe, l'Italie étant souvent leur premier point d'arrivée.
Mi-mai, les autorités du Kurdistan irakien avaient annoncé l'arrestation d'un passeur de migrants surnommé "Scorpion", recherché dans plusieurs pays européens.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.