Mercredi 17 janvier 2024 à 14h23
Davos (Suisse), 17 jan 2024 (AFP) — Le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé mercredi que son pays avait effectué une frappe aérienne au Pakistan pour viser "un groupe terroriste iranien" et non des civils pakistanais.
"Nous avons uniquement visé des terroristes iraniens sur le sol du Pakistan", a déclaré Hossein Amir-Abdollahian au Forum de Davos (Suisse), au lendemain de la frappe menée par l'Iran qui a été condamnée par Islamabad.
Il est le premier responsable iranien à confirmer officiellement cette opération qui a tué deux enfants, selon les autorités pakistanaises.
"Aucun civil du pays ami et frère du Pakistan n'a été visé par les missiles et drones iraniens. Le soi-disant groupe Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe, NDLR), qui est un groupe terroriste iranien, était visé", a insisté le ministre iranien.
"Ce groupe a trouvé refuge dans certains lieux de la province du Baloutchistan", dans l'ouest du Pakistan, frontalière de l'Iran, a-t-il ajouté. Il "a mené de nombreuses opérations en Iran, en particulier celle dans le commissariat de Rask", dans laquelle onze agents de police iraniens avaient été tués en décembre.
M. Amir-Abdollahian a souligné que ce dossier avait été discuté "à de multiples reprises avec les responsables pakistanais".
"Nous respectons la souveraineté et l'intégrité territoriale du Pakistan" mais "nous n'acceptons pas que notre sécurité nationale soit menacée et nous n'avons aucune réserve ni hésitation lorsqu'il s'agit de nos intérêts nationaux", a-t-il poursuivi.
Le ministre n'a pas commenté la décision d'Islamabad de convoquer le représentant de l'Iran au Pakistan pour protester contre "une violation injustifiée de son espace aérien", et de rappeler son ambassadeur en poste à Téhéran.
Quelques heures avant la frappe mercredi, le Premier ministre intérimaire pakistanais, Anwar-ul-Haq Kakar, avait rencontré M. Amir-Abdollahian en marge du Forum de Davos.
Mardi, l'Iran avait procédé à des tirs de missiles sur ce qu'il a qualifié de quartiers généraux d'"espions" et de cibles "terroristes" en Syrie et au Kurdistan irakien autonome.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.