Jeudi 29 septembre 2022 à 14h15
Téhéran, 29 sept 2022 (AFP) — L'Iran a menacé de "s'en prendre" à ses célébrités qui ont soutenu ces derniers jours les manifestations déclenchées par la mort pendant sa garde vue de Mahsa Amini, une jeune femme kurde arrêtée par la police des moeurs.
Une vague de protestations qui a fait des dizaines de morts secoue l'Iran depuis le décès de cette femme de 22 ans le 16 septembre, quelques jours après son arrestation pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, en particulier le port du voile.
"Nous allons nous en prendre aux célébrités qui ont soufflé sur les braises" des "émeutes", a déclaré le gouverneur de la province de Téhéran, Mohsen Mansouri, cité jeudi par l'agence de presse ISNA.
Mercredi, l'agence de presse Mehr a fait état de l'arrestation de l'ancien animateur de la télévision publique Mahmoud Shahriari accusé d'"encourager les émeutes et de solidarité avec l'ennemi".
Plusieurs sportifs iraniens réputés ainsi que des acteurs et cinéastes ont soutenu ouvertement le mouvement de contestation, demandant aux autorités d'écouter les revendications de la population.
Le réalisateur Asghar Farhadi, deux fois oscarisé, a ainsi exhorté dimanche les peuples du monde entier à "être solidaires" avec les manifestants.
"J'invite tous les artistes, cinéastes, intellectuels, militants des droits civiques du monde entier (...) tous ceux qui croient en la dignité et la liberté humaines, à exprimer leur solidarité avec les femmes et les hommes puissants et courageux d'Iran en faisant des vidéos, en écrivant ou de n'importe quelle autre façon", a-t-il dit dans un nouveau message vidéo sur Instagram.
Par ailleurs, l'ancienne star de l'équipe nationale de football, Ali Karimi, a publié à plusieurs reprises sur Instagram et sur Twitter des messages de soutien aux manifestations.
Plus tôt cette semaine, l'attaquant iranien Sardar Azmoun, qui évolue dans le club de football allemand du Bayer Leverkusen, a estimé qu'il ne pouvait garder le silence face aux nombreux morts de la répression: "Cela ne pourra pas être effacé de notre conscience. Honte à vous", avait-il publié sur les réseaux sociaux.
Il y a quelques jours, le chef de la justice iranienne, Gholamhossein Mohseni Ejei, avait également attaqué les célébrités. "Ceux qui sont devenus célèbres grâce au soutien du système, pendant les jours difficiles, ont rejoint l'ennemi au lieu d'être avec le peuple. Tous doivent savoir qu'ils doivent rembourser les dommages matériels et spirituels causés au peuple et au pays", avait-il dit.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.