Jeudi 27 avril 2023 à 18h04
Dubaï, 27 avr 2023 (AFP) — Un pétrolier battant pavillon des Iles Marshall a été saisi jeudi dans le Golfe par l'armée iranienne selon laquelle le bâtiment avait tenté de fuir après une "collision" avec un navire iranien ayant fait des blessés.
La marine américaine avait fait état plus tôt de la saisie par les forces iraniennes du pétrolier Advantage Sweet au large d'Oman, appelant Téhéran à le libérer "immédiatement".
L'incident a eu lieu en début d'après-midi dans une zone maritime hautement stratégique, voie de navigation quasi-exclusive pour connecter les pays pétroliers du Golfe aux marchés mondiaux.
Dans un communiqué, l'armée iranienne a indiqué que la saisie avait été menée suite à une collision.
"Suite à la collision d'un navire inconnu avec un navire iranien dans les eaux du Golfe Persique, deux membres de l'équipage du navire (iranien) sont portés disparus et plusieurs autres ont été blessés", a-t-elle dit.
Le navire a été saisi après avoir tenté de fuir, "en violation des réglementations internationales pour porter assistance au navire et aux blessés", a-t-elle ajouté.
Cet incident intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Téhéran et les pays occidentaux, qui ont renforcé cette semaine leurs sanctions à l'encontre des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, en raison de violations des droits humains.
La 5e flotte américaine, basée à Bahreïn, avait affirmé dans un premier temps que les Gardiens de la Révolution avaient saisi la navire, avant de préciser qu'il s'agissait en fait de l'armée iranienne.
- Saisie "illégale" -
Selon le site MarineTraffic.com, au moment de l'incident, le pétrolier Advantage Sweet se trouvait au large d'Oman après avoir quitté le Koweït en direction de Houston, aux Etats-Unis.
Il a émis un signal de détresse après l'incident, a indiqué la marine américaine dans un communiqué.
"Le gouvernement iranien doit libérer immédiatement" le navire, a-t-elle ajouté, condamnant des actes "contraires au droit international et menaçant la sécurité et la stabilité régionale".
Au cours des deux dernières années, l'Iran a saisi "illégalement" au moins cinq navires commerciaux au Moyen-Orient, selon le communiqué.
Les Etats-Unis critiquent régulièrement les agissements de Téhéran dans cette zone maritime.
En 2019, les Gardiens de la Révolution avaient saisi un pétrolier battant pavillon britannique, avant de le relâcher deux mois plus tard. Et en 2022, une flottille de la marine iranienne avait brièvement saisi en mer Rouge deux navires militaires américains sans pilote.
Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis se sont notamment aggravées depuis qu'en 2018, le président américain d'alors Donald Trump a retiré son pays de l'accord international visant à geler le programme nucléaire iranien et que son pays a réimposé des sanctions ayant fortement affecté l'économie du pays.
Lundi, le Royaume-Uni, l'Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé de manière coordonnée le renforcement des sanctions contre les Gardiens de la Révolution, pour des violations des droits humains.
Il s'agit de la septième salve de sanctions contre l'Iran de la part des 27 depuis la mort le 16 septembre dernier de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire stricte de la République islamique. Ce décès a déclenché un vaste mouvement de contestation en Iran qui a été réprimé par les autorités.
En représailles aux dernières sanctions, l'Iran a annoncé ses propres mesures punitives contre des personnes et entités de l'UE et du Royaume-Uni, tout en dénonçant "l'aggravation de sanctions cruelles" contre le pays.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.