Mercredi 10 mai 2023 à 16h49
Rome, 10 mai 2023 (AFP) — La police italienne a annoncé avoir arrêté mercredi 29 personnes accusées d'appartenir à un réseau acheminant clandestinement de Turquie et de Grèce des migrants vers l'Europe du Nord en passant par l'Italie.
Selon la police de Calabre, dans l'extrême sud de la péninsule, cette enquête ouverte en 2018 a permis de démasquer "un groupe criminel (composé) de ressortissants du Proche-Orient, principalement originaires du Kurdistan irakien", disposant de branches actives en Grèce, en Italie et en Turquie.
La police italienne a collaboré pour ces investigations avec Interpol et Europol, ainsi qu'avec les forces de l'ordre turques, grecques, belges, allemandes, suisses, britanniques et marocaines, a déclaré l'un de ses hauts responsables, Francesco Messina.
Les migrants payaient de 7.000 à 15.000 euros pour leur "voyage" en Europe, a précisé la police dans un communiqué.
Ils versaient une première tranche de cette somme à la branche de l'organisation criminelle à Aksaray (centre de la Turquie), qui s'occupait de leur transfert en Grèce, généralement au port de Thessalonique, puis vers Athènes et Patras, où ils embarquaient à bord de voiliers.
Les trafiquants prenaient aussi en charge des migrants directement sur les côtes turques, souvent à Izmir, pour les transporter jusque dans le sud de l'Italie.
L'équipage de ces voiliers était généralement composé d'Ukrainiens ou d'autres ressortissants de pays issus de l'ex-URSS, selon la police.
"Une fois que les migrants étaient proches des côtes italiennes, ils étaient mis en contact avec les membres de la branche italienne (du groupe criminel), qui les aidait à se rendre dans le nord de l'Italie contre une somme de 500 à 600 euros".
Les migrants étaient d'abord transportés à Milan ou Turin (nord), puis à Trieste (frontière orientale) ou Vintimille (frontière franco-italienne), où ils traversaient la frontière à bord de camions, de trains ou de taxis.
Ceux qui n'étaient pas en mesure de payer pour certaines étapes de leur périple restaient bloqués et les membres du réseau leur demandaient de contacter leur famille dans leur pays d'origine pour obtenir les fonds nécessaires.
Plus de 45.000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l'année, selon le ministère italien de l'Intérieur, soit presque quatre fois plus que l'an dernier sur la même période.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.