Vendredi 20 janvier 2023 à 17h18
Bruxelles, 20 jan 2023 (AFP) — L'Union européenne va imposer de nouvelles sanctions contre 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la répression des manifestations, mais n'a pas encore pris de décision sur l'inscription des Gardiens de la révolution sur la liste des groupes "terroristes", ont déclaré vendredi plusieurs diplomates.
Les nouvelles sanctions individuelles doivent être adoptées lundi au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.
"Un signal sera envoyé à Téhéran avec ce nouveau train de sanctions", a confié un diplomate.
Le régime iranien mène une violente répression contre les manifestations organisées depuis la mort, le 16 septembre, d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation à Téhéran pour ne pas avoir respecté les règles vestimentaires strictes de la République islamique.
Selon les Nations unies, au moins 14.000 personnes ont été arrêtées et les autorités iraniennes ont fait exécuter quatre personnes. Dix-huit autres ont été condamnés à mort, suscitant l'indignation générale de la communauté internationale.
L'Union européenne a déjà imposé le gel des avoirs et l'interdiction de visa à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestations. Elle a notamment ciblé la "police des moeurs" de Téhéran, les commandants du Corps des gardiens de la révolution et les médias d'État.
Les députés européens ont demandé jeudi à une large majorité l'inscription des Gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes, mais les 27 n'ont pas encore engagé le processus.
Un Etat membre doit condamner les gardiens de la révolution pour un acte terroriste afin de lancer la procédure.
"Nous attendons que les autorités d'un Etat membre prennent la décision pour pouvoir engager la discussion au sein du Conseil des ministres qui devront statuer à l'unanimité", a expliqué vendredi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Aucun des 27 membres de l'UE ne s'est engagé sur cette voie, a-t-on souligné de sources diplomatiques.
Une telle décision risque de mettre fin aux tentatives de relance de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire de Téhéran coordonnées par l'UE, avertissent de nombreux responsables européens.
"Je pense que ce n'est pas une bonne idée, car cela vous empêche d'avancer sur d'autres questions", a expliqué vendredi un haut fonctionnaire européen.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.