Jeudi 6 avril 2023 à 18h12
Stockholm, 6 avr 2023 (AFP) — La police suédoise a indiqué jeudi avoir fait appel d'une décision de justice qui annulait sa décision d'interdire deux rassemblements où des manifestants prévoyaient de brûler des Corans.
La destruction par le feu d'un Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm en janvier a suscité la colère du monde musulman, entraînant des semaines de manifestations, des appels au boycott des produits suédois et participé au blocage de la candidature de la Suède à l'adhésion à l'OTAN.
La police de Stockholm a refusé d'autoriser deux manifestations similaires prévues en février, invoquant des problèmes de sécurité. Elles n'ont pas eu lieu.
Toutefois, dans un arrêt rendu mardi, le tribunal administratif de Stockholm a annulé cette décision, estimant que les risques de sécurité invoqués n'étaient pas suffisants pour limiter le droit de manifester.
"Les autorités policières n'ont pas suffisamment étayé leurs décisions", a déclaré la juge Eva-Lotta Hedin.
La police suédoise avait autorisé la manifestation organisée en janvier par Rasmus Paludan, un militant suédo-danois déjà condamné pour injures racistes.
Paludan a également provoqué des émeutes en Suède l'année dernière lorsqu'il a parcouru le pays et brûlé publiquement des exemplaires du Coran.
La destruction du Coran en janvier a également nui aux relations de la Suède avec la Turquie, qui n'a pas apprécié que la police ait autorisé la manifestation.
Ankara bloque la candidature de la Suède à l'OTAN (qui doit être approuvée à l'unanimité des membres de l'Alliance) en raison de ce qu'elle considère comme l'incapacité de Stockholm à sévir contre les groupes kurdes installés en Suède, qu'elle considère comme "terroristes".
"Il est clair que ceux qui ont causé une telle honte devant l'ambassade de notre pays ne peuvent plus s'attendre à une quelconque bienveillance de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'OTAN", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en janvier.
La police suédoise a estimé que la manifestation de janvier avait fait de la Suède "une cible plus prioritaire pour les attentats".
Le monde politique suédois a critiqué la destruction du Coran, mais a également défendu avec vigueur la liberté d'expression dans le pays.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.