Dimanche 8 decembre 2024 à 17h16
Erbil (Irak), 8 déc 2024 (AFP) — Brandissant l'emblématique drapeau de l'opposition frappé de trois étoiles rouges, des dizaines de Syriens réfugiés au Kurdistan d'Irak ont célébré dimanche la chute du pouvoir autocratique de Bachar al-Assad.
Près de la citadelle pluricentenaire d'Erbil, la capitale du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, des Syriens en liesse ont effectué quelques pas de dabké, la danse traditionnelle du levant, d'autres ont scandé "un, un, le peuple syrien est un".
Bachar al-Assad "nous a exilé, il a tué son peuple et il nous a fait subir tout ce qui pouvait l'être", dit à l'AFP Ayman Assir, 24 ans.
"Il a tenté par tous les moyens de finir cette révolution, mais grâce à Dieu la révolution a vaincu, après près de 14 ans de guerre."
Comme de nombreux autres, "à cause du service militaire obligatoire", le jeune homme a évité ces dernières années de rentrer dans un pays morcelé. Mais il rêve de prendre "le premier avion" pour retourner en Syrie.
Dimanche, des groupes rebelles emmenés par des islamistes radicaux ont pénétré dans la capitale syrienne, annonçant la "libération" de Damas et la "fuite" du "tyran" Assad, au pouvoir depuis 24 ans.
L'Irak, qui partage avec la Syrie une longue frontière de 600 km, accueille environ 280.000 Syriens qui ont le statut de réfugiés auprès de l'ONU. La majorité vivent au Kurdistan.
Ils font partie des millions de personnes jetées sur la route de l'exil après la guerre en Syrie, où la répression de manifestations antirégime a déclenché la guerre en 2011.
La quadragénaire Oum Cham se dit "heureuse après la chute du régime et la libération totale" du pays. "Si Dieu le veut, nous rentrerons tous et la Syrie sera reconstruite. Ca suffit les tourments, l'oppression et les bourreaux."
Originaire de Lattaquié, bastion de la famille Assad dans l'ouest syrien, Salim Eïdo brandit le drapeau de l'opposition. "Aujourd'hui c'est une fête d'indépendance. Enfin le peuple respire, après plus de vingt années de dictature et d'oppression."
Salma Moustapha est venue participer aux célébrations, mais cette Kurde syrienne de 35 ans espère la mise en place d'"un gouvernement qui donne leurs droits à tous les Syriens, toutes ethnies confondues".
Pour elle, un seul voeu: "la nomination d'un bon dirigeant pour le pays".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.