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La visite en Iran d'une diplomate britannique, sans lien avec la contestation (ambassadeur)


Jeudi 13 octobre 2022 à 19h13

Téhéran, 13 oct 2022 (AFP) — Une diplomate britannique s'est récemment rendue en Iran à l'invitation des autorités, a déclaré jeudi l'ambassadeur britannique à Téhéran, rejetant des informations de presse selon lesquelles cette visite était liée aux manifestations en cours.

Le quotidien ultra-conservateur Javan avait publié mercredi une photo de Stéphanie al-Qaq, directrice du département Moyen-Orient et Afrique du Nord du ministère britannique des Affaires étrangères, la qualifiant d'"espionne anglaise" qui "a mené les émeutes", en référence aux manifestations contre la mort de Mahsa Amini.

Le décès le 16 septembre de cette Kurde iranienne de 22 ans a déclenché la plus grande vague de manifestations et de violence que la République islamique ait connue depuis près de trois ans.

La jeune femme avait été arrêté trois jours auparavant par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Des dizaines de personnes ont été tuées, essentiellement parmi les manifestants mais aussi les forces de sécurité, et des centaines d'autres ont été arrêtées, selon les autorités iraniennes.

Sur Twitter, l'ambassadeur Simon Shercliff a insisté jeudi sur le fait que cette "courte visite à Téhéran le mois dernier" était destinée à des "pourparlers officiels", sans donner de détails.

La visite de la diplomate a été organisée à Téhéran par le ministère iranien des Affaires étrangères qui a demandé à "ne rien dire publiquement" à ce sujet, a souligné l'ambassadeur.

"Je ne me souviens pas que ces discussions officielles aient porté sur l'incitation aux émeutes", a-t-il poursuivi.

L'article de Javan citait une "source informée" selon laquelle la diplomate était "entrée dans le pays quelques jours avant le début des émeutes", cette source faisant état de "preuves" montrant qu'elle a eu "un rôle en menant les émeutes".

Stephanie al-Qaq a été la cheffe de la délégation britannique dans le cadre des négociations destinées à rétablir l'accord sur le nucléaire de 2015 entre l'Iran et les grandes puissances.

Le 5 octobre, le ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué avoir convoqué Simon Shercliff à la suite de la décision de Londres d'imposer des sanctions contre la police des moeurs iranienne et des responsables politiques et sécuritaires du pays.

Téhéran a accusé des "ennemis" d'être impliqués dans les manifestations, pointant notamment du doigt les Etats-Unis et Israël.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.