Vendredi 20 janvier 2023 à 19h52
Montréal, 20 jan 2023 (AFP) — Le Canada a accepté de rapatrier six femmes et 13 enfants canadiens détenus dans le nord-est de la Syrie depuis des années, le plus important rapatriement de familles de jihadistes jamais organisée par le pays, a annoncé Ottawa vendredi.
Ces derniers avaient intenté une action en justice contre le gouvernement canadien, estimant notamment que le refus des autorités de les rapatrier violait la Charte des droits et des libertés canadienne.
Vendredi, le ministère des Affaires étrangères canadien a indiqué avoir finalement "convenu d'une résolution" qui ne concerne que les femmes et les enfants du groupe et pas les quatre hommes également impliqués dans ce recours en justice.
Une décision de la cour fédérale est attendue dans les prochaines semaines sur le sort de ces hommes.
Jusqu'ici le gouvernement de Justin Trudeau a traité cette question au cas par cas et, en quatre années, seule une poignée de femmes et enfants ont été rapatriés.
Depuis la disparition en 2019 du "califat" mis en place par l'organisation Etat islamique (EI), le rapatriement des femmes et des enfants de jihadistes ayant rejoint les rangs de l'EI est une question très sensible dans de nombreux pays.
De nombreuses ONG dénoncent le manque de courage des gouvernements alors que ces proches de jihadistes, dont des milliers d'enfants, vivent dans les camps d'al-Hol et Roj, contrôlés par les Kurdes et où la violence est endémique et les privations nombreuses.
Selon Human Rights Watch (HRW), il reste une trentaine de Canadiens, dont 10 enfants toujours dans des camps en Syrie.
Mais "un certain nombre de femmes et d'enfants ont reçu des lettres du gouvernement indiquant qu'ils remplissent les conditions de rapatriement", a toutefois indiqué à l'AFP Farida Deif, directrice de HRW au Canada, ce qui augure davantage de rapatriements.
Les autorités n'ont pas précisé à quel moment les 19 femmes et enfants seraient rapatriés et n'ont donné aucune indication sur les possibles poursuites qu'elles pourraient engager contre ces femmes à leur retour sur le territoire canadien.
En octobre dernier, le Canada avait rapatrié deux femmes et deux enfants détenus en Syrie. En 2020, Ottawa avait permis le retour d'une fillette orpheline de 5 ans, après que son oncle eut intenté une action en justice contre le gouvernement canadien.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.