Mercredi 23 avril 2025 à 14h47
Stockholm, 23 avr 2025 (AFP) — Un journaliste suédois arrêté à son arrivée en Turquie fin mars a été inculpé d'"insulte au président" et de "crimes liés au terrorisme", risquant jusqu'à 12 ans de prison, a annoncé mercredi son employeur.
Joakim Medin, 40 ans, sera jugé le 30 avril pour le chef d'accusation d'"insulte au président", a précisé le journal pour lequel il travaille, Dagens ETC, dans un article publié sur son site internet. Aucune date de jugement n'a encore été fixée pour le second chef d'accusation.
Ce procès sera ouvert au public, ce qui signifie que des journalistes, des organisations et l'ambassade auront la possibilité d'assister à l'audience, selon Dagens ETC.
"C'est tout de même une bonne nouvelle", a déclaré au journal Veysel Ok, l'un des avocats de Joakim Medin. "Car nous pourrons maintenant répondre aux accusations".
Le journaliste a été arrêté le 27 mars à Istanbul où il venait couvrir la vague de manifestations qui a secoué la Turquie après l'arrestation du maire d'opposition d'Istanbul Ekrem Imamoglu. Il est depuis détenu dans la prison de Silivri.
Selon Dagens ETC, Joakim Medin est également accusé par les autorités turques d'être en lien avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Lors de son interrogatoire par la police turque, le journaliste a nié sa participation à une manifestation du PKK à Stockholm en janvier 2023 lors de laquelle une effigie de Recep Tayyip Erdogan avait été pendue par les pieds, selon MLSA, l'association turque de défense des droits humains.
Egalement interrogé sur une photographie le montrant avec un drapeau des Unités de protection du peuple kurde (YPG), que les autorités turques considèrent comme une extension en Syrie du PKK, le Suédois a affirmé que le cliché avait été pris après qu'une personne lui a tendu la bannière.
"Je ne peux que répéter qu'il est un journaliste qui a exercé son métier. Joakim n'est pas un criminel, et certainement pas un quelconque terroriste. Je pense qu'il a lui-même hâte que son affaire soit jugée, tout simplement parce qu'il est innocent", a affirmé son rédacteur en chef Andreas Gustavsson, cité dans l'article publié mardi.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.