Jeudi 14 septembre 2006 à 15h58
BAGDAD, 14 sept 2006 (AFP) — Le président du haut tribunal irakien, qui juge Saddam Hussein pour génocide contre les populations kurdes, a dit jeudi que le président déchu n'était "pas un dictateur".
Quand un témoin kurde a raconté jeudi devant la Cour qu'il avait rencontré Saddam Hussein pour s'enquérir du sort des membres de sa famille, tués dans les campagnes d'al-Anfal en 1987-88, l'ancien homme fort du régime l'a interpellé: "Pourquoi as-tu essayé de me rencontrer alors que tu savais que j'étais un dictateur?"
A ce moment, le juge Abdallah al-Ameri est intervenu de façon amicale pour dire: "Vous n'étiez pas un dictateur", suggérant que c'était l'entourage proche de Saddam Hussein qui l'avait fait apparaître comme un dictateur.
Sur ce, Saddam a remercié le juge.
Mercredi, le procureur général, Mounqith al-Faroun avait réclamé la démission du juge, lui reprochant son laxisme à l'égard des accusés.
Dans un point de presse tenu à l'issue de l'audience, le juge d'instruction Raëd al-Jouhi a minimisé la portée de l'intervention du juge.
"Au tribunal, plusieurs déclarations sont faites mais tout ce qui n'est pas légal n'affecte pas le cours (du procès). Le tribunal poursuivra dans sa neutralité. Après tout, le juge est un homme", a dit Raëd al-Jouhi.
Il a affirmé que selon la loi irakienne, "il n'existe aucune raison légale pour que le juge démissionne à la suite d'une demande du procureur".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.