Mercredi 26 decembre 2012 à 15h32
ERbil (Irak), 26 déc 2012 (AFP) — Le Kurdistan irakien a décidé de quasi cesser ses exportations pétrolières tant que Bagdad n'aura pas procédé au versement d'un arriéré de paiement de près de 300 millions de dollars, a déclaré mercredi le porte-parole de cette région autonome.
"Nous avons envoyé une lettre au gouvernement et lui avons demandé de payer, mais il refuse", a affirmé Safin Dizai, en assurant que le gouvernement central devait 350 milliards de dinars irakiens (environ 291,6 millions de dollars) à la région autonome du Kurdistan.
Les exportations se limitent désormais à 5.000 barils de pétrole par jour, loin des 100.000 b/j de ces derniers mois, et "les compagnies reprendront leurs exportations de brut quand le gouvernement aura payé", a précisé M. Dizai.
Le Kurdistan irakien avait déjà suspendu ses exportations de pétrole en avril pour réclamer de Bagdad 1,5 milliard de dollars d'arriérés de paiement, avant de les reprendre en août.
En septembre, la région autonome avait annoncé s'être engagée par contrat avec le gouvernement irakien à exporter 140.000 b/jour jusqu'à la fin du mois puis 200.000 b/j jusqu'à la fin 2012. En contrepartie, Bagdad devait verser à la région une "avance" de 1.000 milliards de dinars (833 millions de dollars).
Selon un porte-parole du gouvernement, Bagdad a payé 650 milliards de dinars au Kurdistan et attend des documents sur le paiement fait aux compagnies pétrolières pour débloquer les 350 milliards de dinars restants, mais le Kurdistan réclame que l'argent soit versé avant de fournir les documents.
Les relations entre Erbil et le gouvernement fédéral se sont considérablement dégradées ces derniers mois en raison de revendications territoriales et de différends sur les contrats pétroliers.
Le Kurdistan a signé des dizaines de contrats pétroliers avec des compagnies étrangères sans l'approbation de Bagdad, qui considère comme illégal tout contrat n'ayant pas été négocié sous l'égide du ministère du Pétrole.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.