Dimanche 12 septembre 2010 à 13h54
MADRID, 12 sept 2010 (AFP) — Le leader des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat Karayilan a assuré, dans un entretien paru dimanche, que le PKK "déposerait les armes" si la Turquie adoptait un modèle de régions autonomes comparable à celui de l'Espagne.
Le modèle espagnol en matière d'autonomie régionale "est celui que nous cherchons", assure-t-il dans une interview au quotidien espagnol El Mundo, indiquant avoir "étudié" la Constitution espagnole qui assure des degrés d'autonomie variables à ses différentes régions.
Pour ce responsable, le modèle à suivre est celui d'un "pays où les gouvernements locaux vivent harmonieusement avec le pouvoir central, où ils disposent de leurs propres forces de police et de leurs parlements".
"Si nous obtenions l'autonomie de la Catalogne (la région espagnole la plus autonome, NDLR), nous déposerions les armes et les remettrions aux Nations unies", assure le leader du PKK, rencontré par un journaliste d'El Mundo dans les montagnes de Qandil (Kurdistan irakien), à la frontière avec l'Iran.
La trêve du PKK dans ses opérations contre les forces armées turques, valable jusqu'au 20 septembre, a été décidée "en raison du référendum" sur la révision de la Constitution qui se déroule dimanche en Turquie, explique Murat Karayilan.
Mais "si les attaques et détentions de Kurdes continuent, nous devrons changer de stratégie" et "nous mettrons fin au cessez-le-feu", ajoute le responsable, pour qui le conflit entrerait alors "dans une nouvelle phase", avec une "campagne de désobéissance civile de la population kurde".
La trêve lancée le 13 août, fait suite à une période d'intensification des combats depuis que le chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie, a annoncé en mai avoir abandonné tout effort de dialogue avec le gouvernement.
Le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, lutte pour l'autonomie du sud-est de l'Anatolie. Le conflit, qui dure depuis 1984, a fait au moins 45.000 morts, selon l'armée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.