Mardi 10 decembre 2024 à 15h54
Londres, 10 déc 2024 (AFP) — Le renseignement britannique "surveille de très près" un retour potentiel au Royaume-Uni depuis la Syrie de jihadistes du groupe Etat islamique (EI), après la chute du président Bachar al-Assad, a indiqué mardi la secrétaire d'Etat à la sécurité des frontières et à l'asile.
"Clairement, tout potentiel retour de jihadistes est un sujet de grande préoccupation, c'est pourquoi nous allons garder un oeil très, très attentif à la façon dont la situation évolue dans les prochains jours et semaines", a déclaré la responsable, Angela Eagle, interrogée sur la BBC.
"Soyez assurés que les services de renseignement suivent de très près ce qui se passe et que nous sommes en contact avec tous nos alliés pour voir comment les choses évoluent", a-t-elle poursuivi.
Les Européens redoutent une éventuelle résurgence de l'EI dont des combattants sont toujours actifs en Syrie ou emprisonnés dans des camps sous contrôle kurde.
Une douzaine de "combattants endurcis de l'État islamique" originaires du Royaume-Uni sont détenus dans des prisons du nord-est de la Syrie contrôlées par les forces kurdes, selon le journal Daily Telegraph.
Le quotidien conservateur cite des sources sécuritaires selon lesquelles le Royaume-Uni est confronté au risque d'un retour de ces jihadistes, si les prisons dans lesquelles ils sont détenus sont affectées par un potentiel chaos en Syrie.
Le président syrien Bachar al-Assad a été renversé dimanche à la suite d'une offensive éclair d'une coalition de rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), après 13 ans de guerre civile.
Le groupe Etat islamique avait proclamé en 2014 un califat sur un territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak, forçant les populations locales à se plier à son interprétation brutale de la religion, avant d'être défait en 2019. Mais des combattants de l'EI sont toujours présents en Syrie.
En janvier 2022, le groupe avait porté un assaut contre la prison de Ghwayran, à Hassaké (nord-est), où sont détenus des milliers de jihadistes. Après plusieurs jours de combats et des centaines de morts, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes, avaient repris le contrôle de la prison.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.