Samedi 22 février 2025 à 21h30
Beyrouth (Liban), 22 fév 2025 (AFP) — Les autorités kurdes du nord-est de la Syrie ont repris l'approvisionnement en pétrole vers les territoires administrés par les autorités de Damas, une première depuis la chute de Bachar al-Assad, a indiqué samedi à l'AFP un responsable gouvernemental.
Avant la destitution d'Assad le 8 décembre, l'administration kurde acheminait du pétrole vers les zones gouvernementales, mais ces livraisons avaient été interrompues depuis, a précisé ce responsable au ministère du Pétrole, Ahmed Souleimane.
"Les contrats entre les deux parties ont été réajustés afin de mieux répondre aux intérêts du peuple syrien, et les exportations ont repris il y a quelques jours", a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les contrats conclus sous le gouvernement d'Assad étaient "très désavantageux", sans plus de précisions.
L'accord prévoit la livraison quotidienne de 150.000 barils de pétrole et d'un million de mètres cubes de gaz, selon la même source.
Sollicités par l'AFP, les responsables de l'administration kurde n'ont pas fait de commentaire.
Les autorités kurdes syriennes contrôlent une grande partie du nord-est du pays, une région riche en pétrole où elles bénéficient d'une autonomie de facto depuis le début du conflit en 2011.
Les nouveaux dirigeants syriens, proches d'Ankara, ont exhorté l'ensemble des groupes armés, dont les Forces démocratiques syriennes (FDS), branche militaire de l'administration kurde, à déposer les armes, rejetant toute forme d'autonomie kurde.
En novembre, des forces appuyées par la Turquie ont lancé une offensive contre les zones contrôlées par les FDS dans le nord de la Syrie. Les combats se poursuivent.
Les FDS, soutenues par les Etats-Unis, avaient mené l'offensive ayant permis de faire tomber les derniers bastions du groupe jihadiste Etat islamique en 2019.
La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS, d'être affiliées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation terroriste par Ankara, et engagé dans une insurrection contre l'Etat turc depuis près de quarante ans.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.