Jeudi 2 mai 2024 à 16h08
Qamichli (Syrie), 2 mai 2024 (AFP) — Les autorités de la région autonome kurde en Syrie ont rejeté jeudi les accusations d'Amnesty International selon lesquelles elles auraient commis des "crimes de guerre" dans les centres et camps où elles détiennent des dizaines de milliers de jihadistes présumés et leurs proches.
Les forces dirigées par les Kurdes, appuyées par Washington, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui s'est emparé à partir de 2014 de régions en Syrie à la faveur de la guerre dans ce pays, déclenchée en 2011.
Le groupe jihadiste a été déclaré vaincu en 2019, et plus de 56.000 proches de l'EI ou personnes suspectées d'appartenir à l'organisation se trouvent encore dans des centres de détention et dans les camps d'al-Hol et de Roj, dans le nord-est du pays.
Dans un rapport en avril, la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard, accusait les autorités kurdes de s'être livrées "à des crimes de guerre, de torture et de traitement cruel et probablement au crime de guerre de meurtre", à l'encontre des détenus.
"Concernant les allégations de torture et de meurtres (...), l'administration autonome respecte ses obligations de prévenir la violation de ses lois, qui interdisent de tels actes illégaux, et adhère au droit international", ont déclaré les autorités kurdes dans un communiqué.
Tous les crimes de ce type qui pourraient avoir été perpétrés constituent des "actes individuels", ont-t-elles ajouté, demandant à Amnesty de leur fournir toute preuve d'actes répréhensibles commis par ses forces de sécurité et ses groupes affiliés "afin que les auteurs répondent de leurs actes".
"Nous sommes disposés à coopérer avec Amnesty International concernant les recommandations proposées, qui nécessitent des efforts concertés sur les plans régional et international", ajoute le communiqué.
Les autorités kurdes ont déclaré avoir "appelé à plusieurs reprises la communauté internationale à prendre ses responsabilités" et à les aider "à répondre aux besoins dans les camps et les centres de détention, qui nécessitent d'énormes ressources financières dont l'administration autonome ne dispose pas".
Al-Hol est le plus grand camp de détention du nord-est de la Syrie avec plus de 43.000 personnes originaires de 47 pays, dont beaucoup sont des proches de combattants de l'EI.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.