Dimanche 16 octobre 2022 à 19h19
Téhéran, 16 oct 2022 (AFP) — Le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a accusé dimanche l'Occident d'avoir fomenté des "émeutes" dans plusieurs écoles, dénonçant une "invasion culturelle, politique et sécuritaire" dans le pays secoué par un mouvement de contestation depuis la mort de Mahsa Amini il y a un mois.
Les manifestations se poursuivent en Iran depuis le décès le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans morte trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Le mouvement de contestation a gagné ces derniers jours plusieurs écoles à travers le pays, et, selon des vidéos partagées en ligne, des écoliers ont crié des slogans hostiles au pouvoir et des écolières ont enlevé leur voile en signe de protestation.
"Les émeutes sont le produit des groupes de réflexion aux Etats-Unis et en Angleterre et elles se sont étendues à nos salles de classe", a dit le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, cité par Sepah News, le site officiel des Gardiens.
"Aujourd'hui, l'ennemi a ouvert un nouveau champ d'invasion culturelle, politique et sécuritaire (...) c'est le champ de guerre le plus complexe où l'ennemi a une présence sérieuse", a accusé M. Salami.
Lundi, l'Unicef s'est dit "très inquiète" des informations faisant état "d'enfants et d'adolescents tués, blessés et arrêtés" en Iran. Mais dimanche, le ministre iranien de l'Education, Youssef Nouri, a démenti l'arrestation d'écoliers lors des manifestations.
Toujours dimanche, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a accusé son homologue américain d'"inciter au chaos", après le soutien apporté par Joe Biden aux protestations dans le pays.
Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans les grandes politiques de l'Etat, a déjà accusé à plusieurs reprises les Etats-Unis, Israël et leurs "agents" d'avoir fomenté le mouvement de contestation.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.