Mercredi 10 novembre 2021 à 21h54
Erbil (Irak), 10 nov 2021 (AFP) — Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan d'Irak, d'où sont originaires des centaines de migrants bloqués à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, a affirmé mercredi vouloir s'attaquer aux "causes" économiques et sociales qui poussent les Kurdes à émigrer.
L'inquiétude grandit autour du sort de plus de 2.000 migrants, surtout des Kurdes d'Irak, qui sont bloqués à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, pays membre de l'Union européenne. Varsovie alerte sur une recrudescence des tentatives de passage illégal et repousse les migrants vers le Bélarus.
Parmi les facteurs contribuant à pousser les Kurdes à quitter leurs terres se trouvent "les problèmes de sécurité régionaux et les effets de la récession mondiale", a affirmé dans un communiqué Jotiar Adil, le porte-parole du gouvernement du Kurdistan irakien (nord).
Interrogés par l'AFP, plusieurs candidats kurdes à la migration vers l'Europe ont cité le manque de perspectives économiques, mais aussi le manque de stabilité pour motiver leur décision.
Le Kurdistan irakien vante sa stabilité et sa position géographique stratégique pour attirer les investisseurs étrangers, mais la région est frappée par la crise économique et régulièrement épinglée par les défenseurs des droits humains.
La région est tenue depuis des décennies par deux partis, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
Le gouvernement et son Premier ministre Masrour Barzani (PDK) entend, selon M. Adil, "s'attaquer aux causes profondes du phénomène" de l'émigration.
Vantant la création de "120.000 nouveaux emplois", le gouvernement régional entend "créer de nouvelles perspectives professionnelles pour les jeunes et améliorer la qualité de vie pour tous".
Mais le gouvernement de la région autonome égratigne au passage le pouvoir central à Bagdad en l'appelant à "allouer à la région du Kurdistan sa part du budget (fédéral, ndlr) à temps et à ne pas retenir les salaires" des fonctionnaires. Ce dernier sujet est une pomme de discorde récurrente entre Bagdad et le Kurdistan.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.