Jeudi 18 novembre 2021 à 12h49
Paris, 18 nov 2021 (AFP) — Des avocats et un parlementaire ont de nouveau réclamé jeudi aux autorités françaises de rapatrier les femmes et les enfants français de jihadistes retenus dans des camps en Syrie, où la situation sanitaire est "catastrophique".
"La France abandonne ses enfants, ses ressortissants, dans des camps au Kurdistan, à la merci de conditions sanitaires déplorables, à la merci de Daech qui reprend le pouvoir dans les camps", a déclaré le député écologiste Hubert Julien-Laferrière lors d'une conférence de presse.
Il fait partie d'une délégation, composée d'avocats, qui s'est rendue en Irak et dans le nord-est syrien, en vue d'échanger avec les autorités kurdes sur le sort des familles françaises actuellement détenues en Syrie.
La mission - la troisième depuis décembre 2020 - a été conduite du 30 octobre au 3 novembre par la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), le Conseil national des barreaux (CNB), l'association Avocats sans frontières (ASF) France.
Tous réclament "d'organiser sans délai le rapatriement en France des enfants et des femmes de nationalité française détenus au Rojava (nord-est syrien) et de mettre en oeuvre toutes les actions possibles en vue de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire".
La situation sanitaire est "absolument catastrophique sur place où il y a des enfants français en risque de mort", a déploré Simon Foreman, membre de la CNCDH.
"Le sort réservé à ces femmes et enfants est une aberration juridique. On peut craindre qu'aucune décision ne sera prise avant l'élection présidentielle", a averti Richard Sedillot, du Conseil national des barreaux.
Quelque 80 femmes françaises, qui avaient rejoint l'organisation Etat islamique et 200 enfants sont détenus dans les camps kurdes du nord-est syrien.
Les autorités françaises maintiennent une politique de retour au cas par cas pour ces enfants - 35, majoritairement des orphelins, ont été rapatriés jusqu'ici - et considèrent que les adultes devraient être jugés sur place.
La délégation n'a pas pu, une nouvelle fois, accéder aux femmes et aux enfants retenus dans les camps, a regretté l'avocate Marie Dosé.
"C'est une situation inextricable et il y a un besoin urgent de clarification des autorités françaises à l'égard de ces enfants", a souligné Matthieu Bagard, secrétaire général d'ASF France.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.