Lundi 30 janvier 2023 à 13h39
Helsinki, 30 jan 2023 (AFP) — La Finlande espère toujours adhérer à l'Otan en même temps que la Suède, a affirmé lundi son chef de la diplomatie après que le président turc Erdogan a évoqué l'hypothèse d'accorder un feu vert seulement à Helsinki.
"Notre grand souhait a été et est toujours d'adhérer avec la Suède", a affirmé le ministre des Affaires étrangères Pekka Haavisto lors d'une conférence de presse, assurant que la position finlandaise était "inchangée".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre pour la première fois dimanche que la Turquie pourrait approuver la candidature de la Finlande à l'Otan, sans faire de même pour la Suède.
"Si nécessaire, nous pouvons donner un message différent concernant la Finlande. La Suède sera choquée lorsque nous donnerons un message différent sur la Finlande", a affirmé le chef de l'Etat turc.
Ces déclarations "montrent qu'il y a une volonté de la Turquie d'avancer rapidement sur le processus (d'adhésion à) l'Otan si nécessaire" concernant la candidature finlandaise, a souligné M. Haavisto.
M. Haavisto a expliqué avoir eu des contacts depuis avec ses homologues suédois et turc, et exprimé le souhait que la ratification d'Ankara ne soit pas scindée en deux.
"Nous avons exprimé notre position que (les candidatures de) la Finlande et la Suède soient ratifiées ensemble", a affirmé le ministre finlandais.
La Turquie avait donné un coup d'arrêt mardi à l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, en reportant sine die une rencontre tripartite initialement prévue début février et destinée à lever les objections d'Ankara à leur candidature.
Le président turc avait prévenu la veille que la Suède, déjà accusée par la Turquie d'héberger des "terroristes" kurdes, ne pouvait plus compter sur le "soutien" d'Ankara, après qu'un militant d'extrême droite a brûlé un exemplaire du Coran à Stockholm.
Stockholm avait déploré un acte "profondément irrespectueux" et exprimé sa "sympathie" aux musulmans en soulignant que la Constitution suédoise empêchait d'interdire ce type d'agissements, sans toutefois éteindre la colère turque.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.