Mercredi 29 mars 2023 à 12h45
Budapest, 29 mars 2023 (AFP) — Le gouvernement hongrois a appelé mercredi la Suède à "changer de ton" et à cesser sa politique de "dénigrement" à l'égard de Budapest, conditions préalables selon lui à tout vote sur l'adhésion de Stockholm à l'Otan.
"Il existe de nombreux griefs à régler avant de pouvoir ratifier" l'entrée du pays nordique dans l'alliance atlantique, a écrit mercredi le porte-parole Zoltan Kovacs sur son site officiel.
Il dénonce "une attitude ouvertement hostile" des représentants suédois, accusés de critiquer régulièrement les manquements à l'Etat de droit du Premier ministre nationaliste Viktor Orban et "d'user de leur influence politique" à Bruxelles "pour porter atteinte aux intérêts hongrois".
Le Parlement a été le dernier dans l'Union européenne (UE) à approuver lundi l'adhésion de la Finlande après des mois d'atermoiements.
Mais aucune date n'a été fixée à ce jour pour le dossier suédois et le Premier ministre Ulf Kristersson a demandé la semaine dernière des explications.
"Nous estimons nécessaire de dissiper les malentendus avec la Suède avant de pouvoir procéder" au vote, déclare M. Kovacs. Une tâche compliquée, ajoute-t-il, tant les "relations bilatérales sont dégradées depuis des années".
Dans ce but, une délégation du Fidesz, le parti au pouvoir, s'était rendue en Suède début mars.
"On dirait que le gouvernement suédois s'en fiche, tout simplement", lance le responsable hongrois.
Si l'on y ajoute les objections de la Turquie, qui reproche à la Suède d'être un havre de militants kurdes accusés d'être des "terroristes" et de refuser des extraditions, "la marge de manoeuvre est étroite, à moins que les Suédois changent de discours et aident à panser les vieilles blessures", poursuit-il.
Seuls Ankara et Budapest doivent encore ratifier l'adhésion de la Suède, historiquement non alignée. Les 28 autres membres de l'Otan (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne...) l'ont déjà fait.
M. Orban a dit y être favorable sur le principe, mais il cultive des liens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef d'Etat russe Vladimir Poutine.
Côté suédois, on craint aussi que la Hongrie se serve de l'adhésion à l'Alliance atlantique comme monnaie d'échange dans sa bataille avec l'UE.
Des milliards d'euros de fonds destinés à Budapest sont actuellement gelés par Bruxelles, dans l'attente de réformes pour mieux lutter contre la corruption.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.