Mercredi 25 mai 2022 à 19h53
Ankara, 25 mai 2022 (AFP) — La Turquie ne donnera pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, a prévenu mercredi un haut responsable de la présidence turque.
Ibrahim Kalin, porte parole de la présidence turque et proche du président Recep Tayyip Erdogan, a reçu les délégations de diplomates de ces deux pays dépêchées en Turquie pour tenter de convaincre Ankara qui s'oppose à leur adhésion à l'Alliance Atlantique.
"Nous avons clairement affirmé à nos interlocuteurs que le processus (de leur adhésion à l'Otan) ne peut avancer tant que les préoccupations d'ordre sécuritaire de la Turquie ne sont pas satisfaites, avec des mesures concrètes et dans un calendrier défini", a-t-il déclaré à l'issue de ces discussions.
La rencontre a duré cinq heures.
"Nos interlocuteurs ont pris note et vont désormais transmettre (leur rapport) à leurs gouvernements. Nous allons continuer les pourparlers quand nous aurons reçu leurs réponses à nos demandes", a indiqué M. Kalin.
La Turquie accuse les pays nordiques, en particulier la Suède qui compte une large communauté d'exilés turcs, d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, qu'elle considère comme une organisation terroriste.
Elle dénonce aussi la présence de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu'elle soupçonne d'avoir orchestré la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.
Ankara demande aujourd'hui aux deux pays de "faire des pas concrets" concernant "la présence au niveau organisationnel, financier et médiatique des organisations terroristes", a ajouté M. Kalin.
Le porte-parole a aussi réitéré les demandes d'Ankara concernant l'extradition de personnes liées selon elle au PKK ou au mouvement de Gülen.
M. Kalin s'est par ailleurs dit "optimiste", concernant la levée des restrictions imposées par Stockholm sur les exportations d'armes vers Ankara, adoptées en octobre 2019 à la suite d'une opération militaire turque en Syrie.
"Nous avons observé une attitude positive" à ce sujet a-t-il déclaré, jugeant qu'il n'est "pas approprié de s'imposer des sanctions entre alliés".
"Nous ne sommes pas pressé par le temps.(...) Il est inacceptable pour nous de voir certains procédés ignorés et de précipiter les choses", a-t-il ajouté.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.