Mardi 7 janvier 2025 à 15h17
Istanbul, 7 jan 2025 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a martelé mardi qu'il n'y avait pas de place pour les "organisations terroristes" en Syrie sous ses nouveaux dirigeants islamistes, un avertissement visant les forces kurdes dans ce pays voisin de la Turquie.
Il n'y a pas de place pour "les organisations terroristes ou les éléments affiliés dans l'avenir de la nouvelle Syrie", a-t-il dit lors d'une réunion à Ankara avec le Premier ministre de la région kurde irakienne, Masrour Barzani, a indiqué le bureau du président turc dans un communiqué.
M. Erdogan a déclaré à M. Barzani que la Turquie s'efforçait d'empêcher que la chute de Bachar al-Assad en Syrie ne provoque une nouvelle instabilité dans la région.
Lundi le président turc avait mis en garde contre toute division de la Syrie et s'était dit prêt, en cas de "risque", à prendre "les mesures nécessaires".
Un peu plus tôt, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avait assuré que "l'élimination" des combattants kurdes du PKK en Syrie était une "question de temps".
Il avait aussi évoqué "la possibilité que le PKK et les YPG rejoignent le nouveau gouvernement (syrien) en déposant les armes".
Ankara accuse l'une des principales forces kurdes en Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), d'avoir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit en Turquie.
Le PKK est en lutte armée depuis les années 80 contre le gouvernement turc, qui le qualifie, comme ses alliés occidentaux, de mouvement terroriste.
Epine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les Etats-Unis, les YPG ont été le fer de lance de la lutte contre les jihadistes de l'EI, le groupe Etat islamique.
Plus de 100 combattants ont été tués le week-end dernier dans des affrontements dans le nord de la Syrie entre factions armées soutenues par la Turquie et forces kurdes syriennes, avait indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'armée turque lance régulièrement des frappes contre les combattants kurdes en Syrie et en Irak, les accusant d'avoir des liens avec le PKK.
Syrie et Turquie partagent plus de 900 km de frontière.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.