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Pays-Bas: 10 ans de prison pour l'esclavage d'une Yézidie en Syrie


Mercredi 11 decembre 2024 à 16h42

La Haye, 11 déc 2024 (AFP) — Un tribunal des Pays-Bas a annoncé mercredi avoir condamné une citoyenne néerlandaise, rapatriée avec son enfant de Syrie où elle avait rejoint l'organisation Etat islamique, à dix ans de prison pour avoir eu comme esclave dans ce pays une femme de la minorité yézidie.

Le tribunal de La Haye a condamné Hasna A., une femme de 33 ans résidant à Hengelo, dans l'est des Pays-Bas, pour "réduction en esclavage, appartenance à une organisation terroriste, promotion de crimes terroristes et mise en danger de son jeune fils".

Les Yézidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique, présente dans le nord de l'Irak et de la Syrie, ont été victimes de terribles exactions dans les zones contrôlées par les jihadistes de l'EI, telles que des viols, enlèvements, esclavage et traitements inhumains.

Au vu de ce contexte, "le fait d'avoir eu la femme yézidie comme esclave est un crime contre l'humanité", a déclaré le tribunal dans un communiqué.

Hasna A., s'était rendue avec son fils de 4 ans en Syrie en 2015, six mois après la proclamation d'un califat par l'EI, a indiqué le tribunal.

Après son arrivée, elle avait épousé un combattant de l'EI avec qui elle a eu des enfants. Elle a ensuite vécu pendant un certain temps dans la maison d'un autre combattant de l'EI, qui avait une femme yézidie comme esclave, a expliqué le tribunal.

"La Néerlandaise était au courant des pratiques de l'EI et n'a rien fait pour faciliter la vie de la femme yézidie réduite en esclavage. Au contraire", a-t-il déclaré.

"La Néerlandaise a elle-même donné des ordres à la femme yézidie pour des tâches ménagères et pour prendre soin de son fils", tout en étant consciente de la persécution "généralisée et systématique" des Yézidis, a ajouté le tribunal.

Hasna A. a été rapatriée en novembre 2022 aux Pays-Bas depuis un camp de prisonniers syrien avec onze autres Néerlandaises et leurs 28 enfants. Les femmes ont été immédiatement arrêtées à leur arrivée aux Pays-Bas, soupçonnées de crimes terroristes, a rapporté la chaîne publique NOS.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.