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Plus de 200.000 Yazidis toujours déplacés en Irak selon l'ONU


Jeudi 4 août 2022 à 15h46

Genève, 4 août 2022 (AFP) — Huit ans après les massacres de Yazidis par l'organisation Etat islamique (EI), plus de 200.000 survivants sont toujours déplacés à travers l'Irak, a indiqué l'ONU jeudi.

Les besoins de ces personnes déplacées, dont certaines vivent à l'intérieur de camps, restent élevés, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué.

En août 2014, l'EI avait déferlé sur les monts Sinjar dans le nord de l'Irak, multipliant les exactions à l'encontre de leurs habitants, les Yazidis, une petite minorité ethnoreligieuse kurdophone. Les jihadistes avaient réduit les femmes à l'esclavage sexuel, enrôlé de force des enfants-soldats et tué des hommes par centaines.

L'absence d'abris adéquats et de services essentiels tels que l'eau courante, l'électricité, les soins de santé et l'éducation entrave le retour des déplacés au Sinjar.

"Cela oblige les familles à se concentrer sur la satisfaction de leurs besoins les plus élémentaires plutôt qu'à reconstruire leurs vies", a déploré l'OIM.

Selon cette agence de l'ONU basée à Genève, l'EI a détruit environ 80% des infrastructures publiques et 70% des habitations civiles de la ville de Sinjar et ses alentours, anéanti les ressources naturelles de la région, saboté les canaux d'irrigation et les puits, volé ou détruit les équipements agricoles et rasé les terres agricoles.

Une équipe d'enquête spéciale de l'ONU avait annoncé en mai 2021 avoir recueilli la "preuve claire et convaincante" qu'un génocide a été commis par les jihadistes contre les Yazidis.

Plus de 2.700 personnes sont toujours portées disparues, dont certaines sont détenues par l'EI, selon l'OIM.

"L'ampleur des atrocités commises à l'encontre de la communauté yazidie est telle qu'elle aura un impact sur les générations à venir", a déclaré une des responsables de l'OIM en Irak, Sandra Orlovic.

"Le gouvernement irakien et la communauté internationale doivent créer les conditions qui garantiront aux Yazidis que de telles atrocités ne se reproduiront pas et doivent les aider à (...) reconstruire leurs vies", a-t-elle affirmé dans le communiqué.

Les violences entravent également le retour des familles de déplacés.

Début mai, des combats ont éclaté entre l'armée et des combattants yazidis, affiliés aux rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), illustrant des luttes de pouvoir impliquant une multitude d'acteurs.

Le Sinjar est par ailleurs sporadiquement la cible de raids aériens menés par la Turquie voisine contre des bases du PKK, groupe qualifié de "terroriste" par Ankara.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.