Dimanche 8 decembre 2024 à 13h42
Doha, 8 déc 2024 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a pris acte dimanche de l'"effondrement" du gouvernement syrien à la chute de Damas aux mains des rebelles menés par les islamistes qui a fait fuir le président Bachar al-Assad.
Le chef de la diplomatie turque s'exprimait au Qatar après les réunions samedi avec ses homologues russe et iranien qui n'ont pu que constater l'ampleur de l'offensive fulgurante des rebelles qui a mis fin à cinq décennies de règne du parti Baas en Syrie.
"Le régime d'Assad s'est effondré et le pouvoir a changé de main dans le pays", a constaté M. Fidan devant le Forum de Doha pour le dialogue politique international.
Il a ajouté que M. Assad serait "probablement hors de Syrie" en réponse aux questions de la presse qui demandait où se trouve le chef de l'Etat syrien.
"Cela ne s'est pas produit du jour au lendemain. Cela fait 13 ans que le pays est dans la tourmente", a dit M. Fidan, en décrivant les années de guerre civile qui ont suivi la répression du régime de M. Assad des manifestations en faveur de la démocratie en 2011.
La Turquie, sans être directement impliquée en Syrie mais qui y reste influente, a soutenu divers mouvements rebelles et a vu d'un bon oeil leurs récentes avancées fulgurantes.
M. Fidan a déclaré qu'Ankara avait été en contact avec les rebelles pour s'assurer que le groupe État islamique et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit en Turquie, ne puissent pas étendre leur influence "en profitant de la situation".
La Turquie, l'Iran et la Russie sont partenaires depuis 2017 du processus dit d'Astana, qui vise à mettre fin à la guerre civile en Syrie.
Moscou et Téhéran ont apporté ces dernières années un soutien militaire aux forces d'Assad et un cessez-le-feu conclu en 2020 sous l'égide de la Russie et de la Turquie a apaisé le conflit pendant plusieurs années.
M. Fidan a souhaité voir les acteurs internationaux et régionaux aider à une transition en douceur en Syrie, estimant que toute nouvelle administration à Damas ne devrait "pas constituer une menace pour ses voisins et qu'au contraire, la nouvelle Syrie devrait s'attaquer aux problèmes existants et éliminer les menaces".
La Turquie partage une frontière de 900 kilomètres avec la Syrie et accueille près de trois millions de réfugiés syriens.
Dans ce contexte, M. Fidan a espéré voir, après la chute du régime d'Assad, "des millions de Syriens qui ont été forcés de quitter leurs maisons retourner sur leurs terres". "Il est temps de s'unir et de reconstruire le pays", a-t-il conclu.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.