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Près de 14 ans de conflit en Syrie


Jeudi 5 decembre 2024 à 17h34

Paris, 5 déc 2024 (AFP) — Après l'offensive fulgurante de rebelles emmenés par des islamistes radicaux lancée depuis une semaine en Syrie, rappel des étapes-clés du conflit déclenché en 2011 par la répression d'une révolte populaire.

La guerre civile a fait un demi-million de morts depuis 2011, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays en plusieurs zones d'influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.

Révolte et répression

Le 15 mars 2011, un mouvement de protestation éclate en Syrie, gouvernée d'une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad, Bachar al-Assad ayant succédé en 2000 à son père.

Des manifestations sont dispersées à Damas. A Deraa (sud), où des adolescents ont été torturés, le mouvement prend de l'ampleur.

En juillet, un colonel réfugié en Turquie crée l'Armée syrienne libre, composée de civils et de déserteurs. Le mouvement se transforme en rébellion armée, qui va conquérir des secteurs de Homs (centre) et d'Alep (nord).

Le régime riposte

En mars 2012, l'armée prend le fief de la rébellion à Homs.

En juillet, des rebelles lancent la bataille de Damas. Le gouvernement garde le contrôle de la capitale, mais des zones de banlieue passent aux mains des insurgés.

Hezbollah, Iran

Le mouvement chiite libanais Hezbollah reconnaît en avril 2013 son engagement aux côtés d'Assad, issu de la minorité alaouite, branche du chiisme. Il envoie des milliers de combattants.

L'Iran vole aussi au secours du régime déployant troupes d'élite et miliciens étrangers.

Attaques chimiques

En août 2013, une attaque chimique imputée au régime dans des zones rebelles près de Damas fait plus de 1.000 morts, selon Washington.

En novembre 2023, la justice française émettra un mandat d'arrêt international contre Bachar al-Assad, soupçonné de complicité de crimes contre l'humanité pour ces attaques.

Le califat défait

En juin 2014, le groupe Etat islamique (EI) proclame un "califat" sur de vastes territoires conquis en Syrie et en Irak.

En septembre, une coalition internationale dirigée par Washington lance ses premières frappes contre l'EI.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition, vont chasser l'EI de Raqa, puis s'emparer en mars 2019 de son ultime bastion, Baghouz.

Poutine au secours d'Assad

En septembre 2015, Moscou, principal allié de Damas, commence à mener des frappes aériennes en soutien au régime.

La rébellion subit alors revers après revers et sera chassée notamment d'Alep fin 2016, puis de la Ghouta orientale, près de Damas, en 2018.

Frappes occidentales

En avril 2017, une attaque au gaz sarin, imputée au régime, tue plus de 80 civils dans la province d'Idleb.

En avril 2018, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni frappent des positions militaires du régime en réaction à une attaque chimique à Douma, près de Damas.

Une trêve mais des bombardements

Une trêve décrétée en mars 2020 après un accord russo-turc stoppe l'offensive du régime.

Le pays reste en proie à des bombardements sporadiques, faisant plus de 3.800 victimes en 2021 et un nombre similaire en 2022.

L'EI encore actif

Plus d'une centaine de membres du groupe EI attaquent en janvier 2022 une prison abritant des jihadistes. Les combats avec les forces kurdes font 373 morts dont 268 jihadistes.

Quatrième opération turque

Le 20 novembre 2022, la Turquie lance sa quatrième offensive majeure dans le Nord, une base de "terroristes" kurdes, selon elle.

Représailles américaines

Des frappes aériennes américaines ciblent fin mars 2023 des groupes pro-iraniens (19 morts), une réplique à un drone "d'origine iranienne" contre une base de la coalition.

Retour dans le giron arabe

Le 7 mai 2023, la Syrie sort de son isolement diplomatique, réintégrant la Ligue arabe, dont elle avait été écartée en 2011 après la répression du soulèvement populaire.

Frappes israéliennes

Parallèlement à la guerre au Liban, de septembre 2024 au le cessez-le-feu de novembre, Israël mène plusieurs frappes en Syrie, disant vouloir empêcher le Hezbollah de "transférer" des armes vers le Liban.

Fulgurante offensive rebelle

A partir du 27 novembre 2024, des rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) mènent une offensive fulgurante. Ils s'emparent le 1er décembre de la majeure partie d'Alep (nord), puis jeudi de Hama (centre).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.