Jeudi 31 mars 2022 à 11h59
Berlin, 31 mars 2022 (AFP) — Quatre Allemandes qui avaient rejoint le groupe Etat islamique (EI) ont été interpellées à Francfort, a annoncé jeudi le parquet fédéral au lendemain d'une opération de rapatriement de 10 femmes et de 27 enfants détenus dans un camp kurde dans le nord-est de la Syrie.
Ces quatre femmes, dont l'une dispose également de la nationalité marocaine, ont été arrêtées à leur descente d'avion mercredi, a précisé le parquet, alors que l'une d'elles est soupçonnée notamment de crimes contre l'humanité pour avoir réduit à l'état d'esclave une femme de la minorité kurdophone yazidie à Mossoul, en Irak.
Auparavant, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé le rapatriement "lors d'une opération extrêmement difficile" de 27 enfants allemands et de dix mères détenues dans le camp de Roj sous contrôle kurde, en Syrie, l'une des plus grosses opérations de ce genre menées par l'Allemagne.
"Ces 27 enfants sont en fin de compte des victimes de l'EI, et ils ont droit à un avenir meilleur, loin de son idéologie meurtrière, et à une vie en sécurité, comme nous le souhaitons pour nos propres enfants", a commenté la cheffe de la diplomatie, Annalena Baerbock, dans un bref communiqué.
Elle a précisé que "la majorité des enfants allemands" vivant dans ce camp surpeuplé et insalubre dans le nord-est de la Syrie avaient maintenant pu être rapatriés.
"Il ne reste plus que quelques cas particuliers pour lesquels nous continuons à travailler sur des solutions individuelles", a-t-elle ajouté.
L'Allemagne a mené au total cinq opérations qui ont permis de ramener 91 personnes, dont une majorité d'enfants (69).
Plusieurs des mères jihadistes ont depuis été jugées et condamnées en Allemagne.
Une Allemande, partie rejoindre la Syrie à 15 ans seulement, est actuellement jugée pour complicité de crime contre l'humanité après avoir été rapatriée avec ses deux enfants.
L'Allemagne a plusieurs fois été condamnée par les tribunaux à rapatrier des femmes et des enfants de jihadistes.
Dans le camp de Roj, une enfilade de tentes dans le nord-est syrien, croupissent des dizaines de milliers de déplacés, gardés par les forces kurdes.
Quelque 200 enfants français y sont également détenus, dont 90% ont moins de 12 ans, selon le psychiatre Serge Hefez.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.