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L'armée turque multiplie ses raids contre le PKK dans le nord de l'Irak


Mercredi 26 decembre 2007 à 13h33

ANKARA, 26 déc 2007 (AFP) — Les opérations de l'armée turque contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) retranchés dans le nord de l'Irak se multiplient avec la confirmation par l'état-major d'un nouveau raid aérien mené mercredi.

L'aviation turque, qui est déjà intervenue à au moins deux reprises en territoire irakien depuis la mi-décembre, a cette fois pilonné des refuges du PKK près de la frontière turque, a annoncé l'état-major dans un communiqué.

L'opération a été lancée après "avoir établi qu'un groupe important de terroristes, depuis longtemps sous surveillance, se préparait à passer l'hiver dans huit grottes et caches dans la région de Zap", affirment les militaires.

"Nos avions frappé les objectifs relatifs à ce groupe lors d'une opération ciblée menée avec efficacité le 26 décembre au matin", poursuivent-ils, sans donner de précisions sur d'éventuelles victimes.

Selon un responsable des forces de sécurité dans le nord de l'Irak, les avions turcs ont frappé vers 08H30 (05H30 GMT) des villages inhabités dans le secteur de Nirvorokan, dans la province de Dohouk, à l'extrême nord de la région autonome du Kurdistan irakien.

L'agence de presse proche du PKK, Firat News, a rapporté que plus de 10 avions avaient participé au raid.

Confronté à une intensification des violences du PKK, le gouvernement turc a obtenu en octobre du Parlement l'autorisation d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak, utilisé par les rebelles comme une base arrière pour leurs opérations dans le sud-est anatolien à la population en majorité kurde.

Les opérations ont débuté le 16 décembre avec un raid aérien contre des bases rebelles dans le massif de Qandil -une région montagneuse du Kurdistan irakien où se trouve le quartier général des quelque 3.500 rebelles du PKK repliés dans le nord de l'Irak- et le long de la frontière turque.

L'armée turque a annoncé mardi qu'entre 150 et 175 rebelles ont été tués lors de ces frappes, qui ont détruit selon elle quelque 200 cibles, dont des bases de commandement, d'entraînement et de logistique, des caches, des batteries anti-aériennes et des dépôts de munitions du PKK.

L'état-major a également confirmé une opération terrestre de faible ampleur menée le 18 décembre sur quelques kilomètres de profondeur en territoire irakien et de nouvelles frappes aériennes le 22 décembre contre "des caches et des batteries d'armes anti-aériennes".

Les services de sécurité dans le nord de l'Irak ont par ailleurs fait état d'autres raids dimanche et mardi. Ils n'ont pas été confirmés par l'armée turque et certains médias évoquent des missions de reconnaissance.

Le président turc Abdullah Gül s'est félicité mercredi de la coopération unissant la Turquie et les Etats-Unis dans la lutte contre le PKK.

"Pour l'instant tout se passe bien. Les renseignements sont échangés (...) nous sommes satisfaits (de cette coopération) et eux aussi", a déclaré en réponse aux questions de journalistes M. Gül, cité par l'agence de presse Anatolie.

A l'issue d'un entretien avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan début novembre, le président américain George W. Bush a promis le partage avec la Turquie de renseignements "en temps réel" sur les mouvements des rebelles, des informations considérées comme cruciales pour mener des opérations ciblées.

L'état-major turc a par ailleurs annoncé mercredi la mort de six rebelles lors de combats dans le sud-est de la Turquie, portant à 11 le bilan des pertes du PKK en territoire turc depuis mardi.

Le PKK, considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a engagé depuis 1984 une lutte armée contre le pouvoir central d'Ankara pour obtenir l'autonomie de l'est et du sud-est de la Turquie. Ces violences ont fait plus de 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.