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Turquie: des nationalistes voulaient tuer Pamuk et des politiques kurdes (presse)


Mercredi 23 janvier 2008 à 12h16

ISTANBUL, 23 jan 2008 (AFP) — La police turque a découvert un réseau ultra-nationaliste qui voulait assassiner Orhan Pamuk, lauréat du prix Nobel 2006 de littérature, et des personnalités politiques kurdes, arrêtant 33 personnes, rapporte mercredi la presse.

Parmi les suspects arrêtés à Istanbul figurent des officiers à la retraite, des avocats connus pour leur positions nationaliste et des mafiosi, a indiqué un procureur de la métropole turque dans une déclaration écrite adressée à la presse.

Leur interpellation s'inscrit dans le cadre d'une investigation concernant la découverte l'an dernier de grenades et d'engins explosifs dans une maison de cette ville, ajoute le document, sans autres précisions.

La police croit savoir que les suspects complotaient dans le but de tuer Pamuk, le journaliste pro-islamiste Fehmi Koru et des politiques kurdes comme Leyla Zana, Osman Baydemir et Ahmet Türk, selon le journal Milliyet.

La police enquête en outre pour savoir si les personnes appréhendées mardi lors d'une opération d'envergure sont impliquées dans plusieurs attaques à caractère politique, comme celle du meurtre en 2007 du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, écrit le quotidien Sabah.

Kemal Kerinçsiz, avocat d'extrême-droite qui est à l'origine des poursuites pénales à l'encontre de Pamuk et de plusieurs intellectuels pour avoir nié la version officielle des massacres d'Arméniens pendant l'empire ottoman -qui ne constituent pas un génocide pour Ankara-, est également interrogé par la police.

Autre suspect de marque: le général à la retraite Veli Küçük, figure très connue des milieux ultra-nationalistes.

Sabah notamment s'est félicité d'une rafle au sein de l'"Etat profond", terme employé pour désigner certaines mouvances des forces de sécurité qui agiraient en dehors des lois pour préserver, selon eux, les intérêts de l'Etat turc.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.