Dimanche 24 février 2008 à 09h57
ANKARA, 24 fév 2008 (AFP) — Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont accusé dimanche les Etats-Unis et le président irakien Jalal Talabani de soutenir l'offensive terrestre lancée par la Turquie contre leurs bases dans le nord de l'Irak.
"Les Etats-Unis ne soutiennent pas seulement activement, ils prennent aussi part aux opérations", a déclaré le chef de l'aile militaire du PKK Bahoz Erdal, cité par l'agence de presse Firat News, considérée comme le porte-voix du PKK.
"Les avions de reconnaissance américains survolent la région. Ils fournissent instantanément des renseignements à l'armée turque sur les positions de nos forces et les avions turcs viennent alors bombarder la zone", a-t-il ajouté.
Le dirigeant kurde a également accusé certains groupes irakiens de soutenir l'opération et a notamment désigné le président de l'Irak, le Kurde Jalal Talabani.
"A notre avis, l'attitude de Jalal Talabani dans cette offensive est très dangereuse. Nous avons des informations selon lesquelles il a même invité l'armée turque à se rendre sur les Monts Qandil", a-t-il déclaré, faisant référence à un massif montagneux proche de l'Iran, abritant le QG du PKK.
Le nord de l'Irak, à la population principalement kurde, est dirigée par une administration autonome kurde présidée par Massoud Barzani.
Erdal a appelé les Kurdes d'Irak à résister à l'incursion militaire turque dans leur région.
L'armée turque a lancé jeudi soir une opération terrestre dans le nord de l'Irak pour en déloger les rebelles du PKK qui y sont retranchés et utilisent la région comme une base arrière pour leurs actions en Turquie.
Au moins 79 rebelles kurdes et sept soldats turcs ont été tués jusque là, selon l'armée turque.
Les Etats-Unis fournissent depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles en Irak à l'armée turque, qui a déjà mené plusieurs raids aériens et une opération terrestre de faible ampleur dans la région depuis le 16 décembre.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.