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Ankara dit avoir tué "de nombreux" rebelles du PKK dans un raid en Irak


Vendredi 2 mai 2008 à 19h27

ANKARA, 2 mai 2008 (AFP) — L'armée turque a mené dans la nuit de jeudi à vendredi un raid aérien contre des positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak et a annoncé avoir tué "de nombreux" rebelles lors de cette opération, sans fournir de chiffre.

"De nombreux terroristes dont la présence sur les sites visés avait été confirmée par les services de renseignement ont été mis hors d'état de nuire" au cours de ce raid sur des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déclaré l'état-major général de l'armée dans un communiqué publié sur son site internet.

Un total de 43 objectifs, comprenant des abris et un centre de communications du PKK, ont été détruits par les bombardements menés dans la région montagneuse de Qandil, qui ont débuté jeudi en fin de soirée et se sont poursuivis pendant la nuit, précise le communiqué.

La région des monts Qandil est une zone difficile d'accès située aux confins de l'Irak, de l'Iran et de la Turquie. Elle sert de repaire aux rebelles séparatistes kurdes.

Selon la chaîne de télévision turque NTV News, environ 50 avions ont participé à l'opération.

Le raid, qui a commencé jeudi à 23h00 heure locale (20h00 GMT), a été "important et efficace", a déclaré l'état-major. "Il a porté un coup important à l'organisation terroriste du PKK", a-t-il dit. Tous les avions sont rentrés indemnes à leur base, a-t-il précisé.

Auparavant, le PKK a affirmé que le raid n'avait pas fait de victimes dans ses rangs. "Des dizaines d'avions ont attaqué les monts Qandil qui abritent des bases du PKK. Nous n'avons pas eu de victimes", a déclaré à l'AFP un porte-parole du PKK dans le nord de l'Irak, Ahmed Danis.

L'agence de presse Firat, favorable au PKK, a indiqué que le raid avait duré trois heures.

Jabbar Yawar, porte-parole des peshmergas, les forces de sécurité de la région autonome du Kurdistan d'Irak, a lui aussi rapporté le raid aérien turc et a déclaré ne pas avoir d'informations sur d'éventuelles victimes.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes. Le conflit a fait plus de 37.000 morts.

Depuis décembre, l'armée turque a bombardé à plusieurs reprises les positions du PKK dans le nord de l'Irak. Elle a effectué des raids aériens ainsi qu'une opération terrestre d'une semaine en février dans cette région où sont retranchés, selon Ankara, plus de 2.000 rebelles kurdes.

Selon le porte-parole du PKK, il y a "une coordination entre les militaires turcs et iraniens pour attaquer le PKK et le Pejak", une organisation séparatiste kurde d'Iran.

"Nous avons des informations selon lesquelles il y a eu une rencontre entre Turcs et Iraniens, le 30 avril. La rencontre a eu lieu à la frontière sur le territoire iranien et visait à identifier les cibles qu'ils veulent attaquer", a affirmé le porte-parole du PKK.

Le gouvernement turc dispose d'une autorisation d'un an du Parlement, qui expire en octobre, pour mener des opérations militaires transfrontalières contre le PKK.

Depuis le début des actions d'Ankara contre le PKK en Irak, les Etats-Unis, allié de la Turquie au sein de l'Otan, l'assistent en lui fournissant en temps réel des informations sur les mouvements des rebelles kurdes en territoire irakien.

La Maison Blanche a approuvé vendredi le nouveau raid turc. "Il y a des opérations en cours contre le PKK, une organisation terroriste. Les Etats-Unis, l'Irak et la Turquie sont tous trois engagés pour s'occuper de ce problème", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.