Mardi 9 juin 2009 à 14h44
ROME, 9 juin 2009 (AFP) — Une importante filière d'immigration clandestine irako-kurde qui a permis l'arrivée en Europe de plusieurs milliers de clandestins a été démantelée avec l'arrestation mardi d'au moins 46 personnes dans plusieurs pays, dont l'Italie, a annoncé la police italienne.
L'opération baptisée "Ticket to ride", du nom d'une célèbre chanson des Beatles, est le fruit d'une enquête de plus de deux ans et demi dirigée par le parquet de Venise (nord) qui a émis 70 mandats d'arrêt au total, a indiqué un responsable de la police de Venise, Alessandro Giuliano lors d'une conférence de presse à Rome.
A la mi-journée, 46 suspects accusés d'association de malfaiteurs à des fins d'immigration clandestine avaient été arrêtés, dont 32 en Italie et 14 à l'étranger (deux en France, deux en Belgique, une en Grèce, sept en Allemagne et deux en Suisse).
L'opération, conduite avec le soutien d'Europol et d'Eurojust, les organismes européens de coopération policière et judiciaire, a également été menée en Grande-Bretagne et en Suède.
Les suspects interpellés sont "presque tous" des Kurdes irakiens, a précisé Alessandro Giuliano.
La police de Venise a pu établir que 2.500 clandestins irako-kurdes étaient effectivement passés par cette filière en deux ans et demi pour venir en Europe via la Turquie, la Grèce puis l'Italie, estimant le chiffre réel à plus du double.
La filière était organisée en "cellules" dans plusieurs pays d'Europe et le voyage des clandestins pouvait durer jusqu'à 10 mois avec des paiements échelonnés au fil des étapes via des sociétés de transfert d'argent comme Western Union, a expliqué le responsable policier.
Le voyage n'était pas le même pour tous. Les plus fortunés voyageaient en avion ou en voiture avec des faux papiers, tandis que les autres devaient se contenter d'une remorque de camion, à l'intérieur au risque d'être asphyxié, ou cachés dessous.
"Le prix du voyage était en moyenne de 8.000/10.000 dollars", a précisé Alessandro Giuliano.
Bon nombre de membres de la filière "avaient des permis de séjour", a-t-il précisé.
Plusieurs centaines de policiers ont participé au coup de filet mené mardi dans une quinzaine de villes italiennes.
La découverte, en mai 2006, dans le port de Venise, de 36 clandestins cachés dans une remorque venant de Patras (Grèce) est à l'origine de l'enquête.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.