Lundi 3 avril 2006 à 09h25
DIYARBAKIR (Turquie), 3 avr 2006 (AFP) — Le bilan des violences entre manifestants kurdes et forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, qui se sont étendues à Istanbul, s'est alourdi lundi à treize morts, a-t-on indiqué de source officielle.
Un précédent bilan faisait état de douze morts.
"Deux personnes ont été tuées et 26 autres blessées, dont 18 agents de sécurité, dans les heurts", survenus dimanche, a indiqué le gouverneur de Mardin (sud-est) Mehmet Kiliçlar, cité par l'agence Anatolie.
Le responsable n'a pas précisé les circonstances de décès de la nouvelle victime. Un manifestant kurde de 22 ans avait été tué par balle la veille lors des heurts.
Des incidents sporadiques sont encore en cours à Kiziltepe et Nusaybin, deux petites villes situées à la frontière avec la Syrie, a affirmé le gouverneur qui a fait état de 58 interpellations.
Sur les dix personnes tuées dans le sud-est, trois sont des enfants. Des dizaines de personnes ont été blessées, surtout dans les rangs des forces de sécurité.
Il s'agit des affrontements les plus graves depuis une dizaine d'années dans cette région où les violences connaissent une escalade depuis juin 2004, date à laquelle le PKK, une organisation séparatiste illégale, a mis un terme au cessez-le-feu qu'il avait unilatéralement décrété et qu'il observait depuis cinq ans.
Depuis 1984, les affrontements entre forces gouvernementales et rebelles kurdes ont fait quelque 37.000 morts, ravagé l'économie du sud-est et entraîné le déplacement de millions de personnes.
Les émeutes se sont propagés dimanche soir à Istanbul, première métropole turque du nord-ouest du pays, avec la mort de trois personnes dans l'incendie d'un bus soir à la suite d'une attaque au cocktail molotov dans un quartier populaire.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.