Dimanche 2 août 2009 à 20h48
BAGDAD, 2 août 2009 (AFP) — La Haute cour pénale d'Irak a condamné dimanche l'ancien vice-Premier ministre de Saddam Hussein, Tarek Aziz, à sept ans de prison pour son rôle dans les exactions contre les kurdes de confession chiite dans les années 1980, a indiqué la télévision d'Etat Iraqiya.
Le même tribunal qui siège à Bagdad a condamné Ali Hassan al-Majid, alias "Ali le Chimique" et cousin de l'ancien président Saddam Hussein, à sept ans de prison pour le même crime.
"Ali Hassan al-Majid, je vous condamne à sept ans de prison", a déclaré le juge Mahmoud Saleh Salmane, avant d'ajouter: "Tarek Aziz Issa, je vous condamne à sept ans de prison".
Les deux hommes faisaient partie d'un groupe de huit personnes emprisonnées pour leurs rôles dans l'évacuation forcée de kurdes Faïly des provinces de Kirkouk et Diyala, dans les années 1980.
Les charges portent sur "leur déplacement", "la confiscation de leurs biens mobiliers et immobiliers, leur utilisation comme cobayes pour le test d'armes chimiques et leur utilisation comme boucliers humains sur le front lors de la guerre avec l'Iran" (1980-88), selon l'acte d'accusation.
Plusieurs députés kurdes étaient dans la salle à l'annonce du verdict.
En mars, Tarek Aziz a été condamné pour la première fois par la justice, écopant de 15 ans de prison pour "crimes contre l'humanité" dans l'affaire de l'exécution de 42 commerçants en 1992, accusés d'avoir spéculé sur les prix de produits alimentaires, alors que l'Irak était soumis à des sanctions de l'ONU.
"Ali le Chimique", surnommé ainsi pour avoir ordonné l'utilisation d'armes chimiques contre les Kurdes dans les années 1980, avait aussi été condamné dans ce même procès a 15 ans de prison. Il avait déjà été condamné à mort dans trois autres procès.
Unique chrétien du cercle étroit des puissants de la dictature de Saddam Hussein, Tarek Aziz, né en 1936, s'était rendu aux troupes américaines fin avril 2003 après la chute du régime de Saddam Hussein. Il est incarcéré dans une prison proche de Bagdad, malgré des appels de sa famille à sa libération pour raisons médicales.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.