Samedi 6 février 2010 à 15h22
ANKARA, 6 fév 2010 (AFP) — Les Etats-unis pourraient augmenter leur aide militaire à Ankara pour lutter contre les rebelles kurdes de Turquie qui opèrent à partir du nord de l'Irak, a déclaré samedi le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.
En 2007, Washington a décidé de fournir à la Turquie "des capacités importantes dans les domaines du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance, ainsi que d'autres équipements" pour lutter contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déclaré M. Gates à la presse, après des entretiens avec les dirigeants turcs.
"Pendant ma visite ici, j'ai proposé de voir s'il y a des moyens supplémentaires à partager avec la Turquie face à cette menace", a-t-il déclaré.
M. Gates a précisé que le général Ray Odierno, numéro un des forces américaines en Irak, avait discuté d'un "plan d'action" en vue de nouvelles aides dans ce domaine, lorsqu'il est venu cette semaine à Ankara.
"Je pense que nous allons vers une plus grande coopération" à ce sujet, a-t-il ajouté.
Des milliers de militants du PKK utilisent leurs bases de la région autonome kurde du nord de l'Irak, pour lancer des attaques en Turquie, dans le cadre d'une lutte armée menée depuis 25 ans par le mouvement rebelle pour faire valoir les droits de la communauté kurde de Turquie.
En 2008, la Turquie, les Etats-Unis et l'Irak ont mis en place une commission tripartite pour coordonner la lutte contre le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et de nombreux autres pays.
Et en août, le gouvernement turc a annoncé le lancement d'une "ouverture démocratique" en faveur de la communauté kurde, dans le but de tarir le soutien au PKK. La démarche a fait long feu, mais le gouvernement turc affirme qu'il n'a pas abandonné son projet de donner plus de droits aux Kurdes.
M. Gates a apporté son soutien à cette initiative, et a ajouté que Washington pressait aussi le gouvernement autonome kurde d'Irak de lutter contre le PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.