Dimanche 20 juin 2010 à 16h59
BAGDAD, 20 juin 2010 (AFP) — Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a critiqué dimanche les attaques "unilatérales" de l'armée turque en Irak, après une incursion turque en territoire irakien suite à des attaques meurtrières en Turquie des rebelles kurdes du PKK.
"Aucun pays ne devrait avoir recours à des actions unilatérales. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on a observé", a déclaré à l'AFP M. Zebari.
L'armée turque a pénétré dans la nuit de 10 kilomètres en territoire irakien et tué quatre personnes, après des attaques meurtrières en Turquie des rebelles kurdes.
Cette incursion, la deuxième en cinq jours, intervient après la promesse faite par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de combattre "jusqu'au bout" le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte pour l'autonomie des régions kurdes du sud-est de la Turquie.
Selon M. Zebari, lui-même kurde, les attaques aériennes turques qui se poursuivent depuis des mois sont "sans conteste une violation de l'indépendance, de la souveraineté de l'Irak et des bonnes relations entre pays voisins".
M. Zebari a toutefois insisté sur le fait que les relations entre Bagdad et Ankara resteraient empreintes de "respect mutuel". "Nous ne tolérons ni ne soutenons les attaques terroristes du PKK menées à travers la frontière, mais (les raids turcs) ne sont pas du tout une manière de traiter le problème."
"Je pense personnellement que s'ils intensifient leurs attaques maintenant c'est pour tester la volonté du gouvernement irakien, et celle des forces américaines, en prélude au retrait des forces de combat américaines en août", a ajouté le ministre.
"Nous sommes capables de remplir le vide et nous ne permettrons à aucun pays d'intervenir", a-t-il affirmé.
La journée de samedi a été la plus meurtrière de ces deux dernières années pour l'armée turque, qui a perdu neuf soldats lors d'une attaque lancée du PKK contre un poste militaire à la frontière avec l'Irak.
Douze rebelles ont selon l'armée péri dans la riposte immédiate des militaires.
Deux soldats turcs ont ensuite été tués par une mine posée par le PKK.
Dans la nuit, les rebelles ont également tué un militaire dans l'est.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.