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Mise en garde kurde au PKK, trois soldats américains tués en Irak


Mardi 9 mai 2006 à 06h11

BAGDAD, 5 mai 2006 (AFP) — Les Kurdes d'Irak ont mis en garde vendredi les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre toute action visant la Turquie ou l'Iran, alors que trois soldats américains ont été tués dans une explosion et six civils abattus dans une fusillade.

Les trois soldats ont été tués dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule au sud de Bagdad, selon l'armée américaine.

Ces décès portent à au moins 2.413 le nombre de militaires américains et personnel assimilé morts en Irak depuis l'invasion de mars 2003, selon un décompte établi par l'AFP à partir des chiffres du Pentagone.

Par ailleurs, neuf personnes ont été tués, dont six dans une fusillade à Bagdad, tandis que seize cadavres d'inconnus criblés de balles ont été découverts dans différents quartiers de Bagdad.

Près de Kirkouk, à 250 km au nord de Bagdad, six ingénieurs irakiens et leur chauffeur travaillant pour la Compagnie de pétrole du Nord ont été enlevés.

L'armée américaine a annoncé avoir tué trois insurgés et arrêté trois "terroristes" jeudi en réponse à une attaque de la rébellion près de Samarra, à 125 km au nord de Bagdad.

Après ces accrochages, un couvre-feu était imposé vendredi à Samarra, où des véhicules de l'armée américaine et des forces irakiennes ont sillonné les rues de cette ville à majorité sunnite, appelant par haut-parleur la population à ne pas sortir dans la rue.

L'Irak est entré dans une spirale de violences opposant sunnites et chiites depuis l'attentat, le 22 février, contre l'un des plus importants mausolées de l'islam chiite à Samarra, suivi par une série d'attaques contre les membres et les lieux de culte de la minorité sunnite.

Sur le plan politique, les Kurdes d'Irak ont mis en garde les séparatistes kurdes turcs du PKK contre toute attaque visant la Turquie ou l'Iran à partir du territoire irakien.

"Ils (le PKK) se trouvent sur notre sol, nous voulons qu'ils respectent la loi et qu'ils ne se servent pas de notre territoire pour lancer des attaques" contre l'Iran et la Turquie, a déclaré à l'AFP Imad Ahmed, vice-Premier ministre de la province de Souleimaniyah, dans le nord du Kurdistan, à 330 km au nord de Bagdad.

Ce responsable de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani a également souhaité que cette zone autonome du nord de l'Irak puisse vivre en paix avec ses deux voisins, l'Iran et la Turquie.

Le PKK avait menacé mercredi la Turquie de représailles si ses troupes, massées à la frontière, pénétraient en Irak pour attaquer ses bases.

Imad Ahmed a toutefois condamné les récentes incursions des forces iraniennes en territoire irakien où elles ont bombardé des positions du PKK.

Les autorités irakiennes avaient accusé dimanche l'Iran d'avoir bombardé des positions du PKK, à 5 km à l'intérieur du territoire irakien contraignant à la fuite des dizaines de familles.

D'autre part, dans un prêche du vendredi à Najaf, à 160 km au sud de Bagdad, le cheikh chiite Sadreddine al-Koubanji a appelé à une solution diplomatique à la crise entre les Etats-Unis et l'Iran.

"Il y a un risque de quatrième guerre du Golfe, entre Américains et Iraniens autour de la question nucléaire. Nous voulons donner un conseil aux Etats-Unis: arrêtez de penser à attaquer l'Iran, il faut trouver une solution diplomatique", a déclaré ce cheikh, proche du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), le principal parti chiite irakien.

"Nous sommes prêts à inviter en Irak des représentants américains et iraniens pour qu'ils négocient", a-t-il ajouté.

A Bagdad, plusieurs centaines de chiites, contraints d'abandonner leur domicile en raison des violences confessionnelles, ont participé à une marche silencieuse pour dénoncer les "déplacements forcés".

Enfin, le chef du réseau Al-Qaïda en Irak, le Jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui, a espéré proclamer "un émirat islamique" en Irak en juillet, selon une séquence vidéo mise en ligne sur un site internet islamiste.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.