Lundi 18 octobre 2010 à 11h25
DIYARBAKIR (Turquie), 18 oct 2010 (AFP) — Le procès de 151 Kurdes, dont de nombreux élus, accusés de liens avec la rébellion et qui risquent de lourdes de peines de prison, s'est ouvert lundi à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a constaté l'AFP.
Les prévenus sont poursuivis dans un acte d'accusation de 7.500 pages pour liens avec l'Union des associations du Kurdistan (KCK), organisation accusée de terrorisme et de complicité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement en lutte armée contre l'autorité centrale en Turquie.
Ce procès est considéré comme un test majeur par les militants de la cause kurde, alors que le gouvernement islamo-conservateur à Ankara a lancé une nouvelle initiative en vue d'un règlement du conflit, qui se poursuit depuis 26 ans.
Le ministère public demande des peines allant de cinq ans à la prison à vie, pour des chefs accusations tels que "direction ou appartenance à une organisation terroriste", "atteinte à l'unité de l'Etat", ou "diffusion de propagande terroriste".
Parmi les accusés figure Osman Baydemir, maire de la grande ville de Diyarbakir et personnalité populaire dans le sud-est de la Turquie, région peuplée en majorité de Kurdes.
Onze autres maires appartenant au principal parti kurde, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP), figurent parmi les accusés.
D'importantes mesures de sécurité ont été prises à l'ouverture de ce procès, qui est suivi par des observateurs étrangers, dont Amnesty International.
Les avocats des prévenus ont dénoncé ce procès comme une tentative de "réduire les Kurdes au silence".
Le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays, a pris les armes en 1984 pour la défense des droits des 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie, sur une population de 73 millions.
Les rebelles disposent de bases arrière dans le nord de l'Irak et mènent régulièrement des attaques meurtrières en Turquie. Le conflit a fait 45.000 morts, selon l'armée turque.
Depuis août 2009, le gouvernement a lancé une nouvelle tentative pour trouver une solution au conflit: il a accentué la pression militaire sur les rebelles, tout en prenant des mesures pour accorder plus de droits à la minorité kurde.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.